CANEX WKND 2024 : Un appel à la mise en place de nouveaux mécanismes pour le financement et la distribution des productions cinématographiques en Afrique (Cinéastes)

Publié par DK NEWS le 20-10-2024, 18h50 | 2

De nombreux réalisateurs et producteurs cinématographiques algériens et de pays africains ont affirmé, samedi à Alger, l'importance de la mise en place de nouveaux mécanismes communs en vue de financer les productions cinématographiques et audiovisuelles en Afrique tout en créant un réseau de distribution en la matière.

Lors d'une conférence intitulée "de la production à la distribution: les ressources d'une industrie cinématographique développée pour le cinéma et la télévision", organisée dans le cadre de la manifestation "CANEX WKND 2024", des réalisateurs et des producteurs d'Algérie, du Nigéria, du Sénégal, du Kenya et du Ghana ont souligné l'impératif de "mettre en place des nouveaux mécanismes communs visant à financer les productions cinématographiques et audiovisuelles en Afrique", estimant que le financement était "un élément clé pour la relance de ce secteur".

Ils ont également insisté sur l'importance "de consacrer un réseau de distribution à ces productions en vue de les commercialiser et de les promouvoir", appelant à "encourager la nouvelle génération à la création cinématographique africaine".

Dans ce contexte, un cinéaste nigérian a rappelé "les difficultés qui se dressent devant le financement des produits cinématographiques en Afrique", ajoutant qu'il fallait trouver de nouveaux mécanismes pour encourager le financement commun et faciliter les opérations au niveau des banques pour booster la coproduction entre les pays africains et insuffler un nouvel élan à l'industrie cinématographique".

     Les Journées créatives africaines "CANEX WKND 2024", organisées en Algérie, constituent "une opportunité pour instaurer une coopération commune entre les pays africains et mettre en avant la diversité des cultures, des arts et des talents artistiques et techniques que recèle le continent africain", a-t-il dit.

Le cinéaste a évoqué également "l'expérience nigériane dans les domaines de l'industrie cinématographique et de la télévision" qu'il qualifie de "pionnière et remarquable", mettant l'accent sur le rôle de la numérisation et de l'intelligence artificielle dans l'encouragement des acteurs cinématographiques africains à produire des œuvres novatrices.

Il a souligné la nécessité d'encourager l'investissement dans le domaine cinématographique, en collaboration entre les secteurs public et privé.

Pour sa part, le réalisateur algérien Belkacem Hadjadj a qualifié l'industrie cinématographique et télévisuelle de "locomotive"  en Afrique.

"Lors de la création d'œuvres cinématographiques, il faut penser à créer un marché dynamique et un réseau de distribution cinématographique à travers le continent", considère-t-il, ajoutant "nous devons produire des films qui racontent notre culture orale et notre patrimoine culturel africain en restant attachés à nos valeurs".

"Nous devons, d'abord, cibler le public africain à travers la création d'un réseau de distribution sur le marché africain avant de chercher à conquérir le public européen", a-t-il dit.

      De Son côté, le producteur kényan George Gachara, qui a présenté sa propre expérience dans le domaine de la dramaturgie et du septième art, a affirmé qu'il était "grand temps pour le continent africain d'investir dans le domaine du cinéma, afin d'impulser la dynamique de la production cinématographique et audiovisuelle", à travers "la promotion des productions et le financement commun..", soulignant "la nécessité d'activer les mécanismes du réseau de la distribution cinématographique entre les pays africains, étant l'outil le plus important dans la chaine de la production cinématographique".

De son côté, l'acteur ghanéen établi en Allemagne, Boris Kodjoe, a fait remarquer que "l'industrie créative, y compris le secteur du cinéma en Afrique est en plein essor et contribue même à la production mondiale des œuvres créatives".

Le producteur de télévision sénégalais établi aux USA, Amadou Siki, a, pour sa part, indiqué que "le financement reste le plus gros problème qui entrave le développement du cinéma africain et son accès à l'universalité".

La manifestation internationale "CANEX WKND 2024" a pris fin, samedi soir, après quatre jours d'intenses activités, marquées par la présence de ministres de la culture et de responsables de vingt pays africains et de la région des Caraïbes.

 

Résultats "fructueux" en termes d'accords conclus et de définition des voies de coopération

 

La Vice-présidente exécutive de la Banque africaine d'import-export "Afreximbank" en charge de la Banque du commerce intra-africaine, Kanayo Awani, a affirmé, samedi à Alger, que les résultats préliminaires des Journées créatives africaines "CANEX WKND 2024" étaient "fructueux", notamment en termes d'accords conclus, de réseautage, de définition des voies de la coopération et de l'action commune.

Dressant le bilan des Journées "CANEX WKND 2024" qui prendront fin samedi soir, en présence des représentants de la ministre de la Culture et des Arts, en l'occurrence le Directeur de la coopération et des échanges, Nassim Mohand Amar, et le Directeur de l'organisation et de la distribution de la production culturelle et artistique, Smail Inezarene, Mme Awani a évoqué l'importance de cet évènement dans le développement et le renforcement des industries créatives, soulignant que "les résultats préliminaires de ces rencontres étaient fructueux".

A cet effet, "des accords ont été conclus et un réseautage a été réalisé, outre une entente entre les parties concernées par la créativité culturelle et artistique africaine", en sus de "la définition des voies de la coopération et de l'action commune", a précisé Mme Awani, indiquant que "ces accords sont applicables sur le terrain, en attendant de nouveaux accords avec d'autres producteurs, en vue d'appuyer nos projets d'investissement dans ce domaine vital".

Pour la responsable, le secteur des industries créatives en Afrique "fait face à plusieurs défis et a besoin d'aide et d'assistance afin de renforcer les capacités des professionnels et des créateurs africains, de les encourager à acquérir davantage de savoir-faire, de leur fournir les aides et les ressources nécessaires pour la réussite de leurs projets créatifs, et de leur ouvrir la voie pour accéder à des débouchés commerciaux à l'échelle mondiale".

A cet effet, Mme Awani a appelé à la nécessaire adhésion de tous les créateurs africains à la plateforme numérique "CANEX AFRICA", qui sera lancée par Afreximbank, dans le cadre des démarches de soutien et de promotion des talents créatifs, en les incitant à devenir une valeur ajoutée pour le Produit intérieur brut (PIB)".

Pour l'édition algérienne du "CANEX 2024", l'intervenante a affirmé qu'elle "est l'occasion pour les participants des différents pays africains de connaître l'Algérie, son patrimoine culturel et ses avantages économiques", à travers laquelle "les participants locaux ont enrichi le débat et établi des contacts afin de dévoiler la profondeur et la diversité de la culture algérienne".

Elle a également été "une expérience sur le terrain pour prendre connaissance des capacités de l'Algérie, et œuvrer à la bonne préparation de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), prévue en septembre 2025, où 200 exposants et plus de 5.000 visiteurs sont attendus, outre l'organisation de plusieurs activités et rencontres multisectorielles", a-t-elle ajouté.

Pour sa part, le responsable en charge de l'organisation de cette manifestation, Temwa Gondwe, a présenté un bilan préliminaire de l'édition "CANEX 2024" en Algérie, rappelant notamment l'organisation d'une conférence ministérielle, en présence de 18 pays et de représentants de pays africains et des Caraïbes, en sus de plus de 300 membres participants aux différents programmes et activités, de 108 exposants et artisans et 10 sessions de formation (Master Class) dans le domaine de l'intelligence artificielle, de la musique, de la mode et du sport, outre la formation de 100 musiciens, et la consécration de plus de 140 millions d'euros à l'achat d'équipements de projection à travers les différents pays africains ainsi que d'autres aides pour la réalisation de films et d'investissements dans le domaine de la mode, de la musique et autres.

Pour sa part, M. Nassim Mohand Amar a mis l'accent sur l'importance "d'encourager la diffusion de la création africaine à travers le continent et de faciliter l'accès aux marchés locaux et internationaux".

Pour ce faire, le directeur de la coopération a appelé à "renforcer la coopération intra-africaine et favoriser la consommation des produits de l'industrie créative africaine".

Pour M. Mohand Amar, il est impératif "d'instaurer un climat institutionnel pour aplanir les difficultésة faciliter l'accès aux fonds, relancer la dynamique des artistes, renforcer les opportunités de rencontre, de dialogue, de consultation et de coopération et assurer une protection juridique aux produits créatifs africains". "l'Algérie s'attelle, à travers l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA), à accompagner les artistes afin de s'inscrire dans une stratégie de protection globale et organisée", a-t-il assuré.

A cette occasion, M. Ismail Inzarene a souligné l'importance de cet évènement pour la valorisation des industries créatives africaines et la relance des rencontres bilatérales et des partenariats culturel et artistique en Afrique, relevant qu'il reflète l'ouverture de l'Etat algérien sur l'autre et le renforcement de l'action commune dans le cadre d'une vision d'avenir unifiée.

Le dernier jour de la "CANEX 2024" , qui se déroule depuis le 16 octobre au Palais des exposition Pins-maritimes, a vu l'organisation de plusieurs activités interactives, juvéniles, culturelles et sportives, en sus de rencontres professionnelles dans les domaines du cinéma, du théâtre, de l'édition et des droits d'auteur.