
Les préoccupations concernant les allégations de "profilage racial" pendant les contrôles d'identité en France ont été soulevées mardi par le Comité des droits de l'homme des Nations unies.
Au cours de l'examen régulier concernant la France devant le comité chargé de vérifier l'application du Pacte international sur les droits civils et politiques, composé de 18 experts onusiens, Yvonne Donders, sa vice-présidente, a relevé que ce pays avait "indiqué ne pas reconnaître une pratique généralisée des contrôles d'identité fondée sur la race et l'ethnie".
Toutefois, a-t-elle noté, "le comité continue de recevoir des informations inquiétantes sur le racisme systémique et la persistance du profilage racial et ethnique (...) et sur l'insuffisance des procédures de traitement des plaintes".
"Le comité a été informé que les personnes de couleur sont soumises à des contrôles d'identité par la police environ 20 fois plus souvent que les autres citoyens", a-t-elle dit.
"Le code de déontologie qui est commun à la police nationale et à la gendarmerie nationale (...) proscrit de manière très explicite les contrôles d'identité discriminatoires", a souligné la cheffe de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), Agnès Thibault-Lecuivre.
Mme Donders a répondu qu'il pouvait toutefois exister un écart entre la pratique et la loi et a rappelé l'utilité de "mesures visant à s'attaquer aux causes profondes du racisme et de la discrimination".