Présidentielle au Brésil : Dilma Rousseff et Aecio Neves au second tour

Publié par DK News le 06-10-2014, 15h57 | 26

Le premier tour de l'élection présidentielle au Brésil tenu dimanche a donné lieu à une confrontation entre la présidente sortante Dilma Rousseff arrivée en tête et le social-démocrate Aecio Neves, tous deux se préparent à mener la bataille lors d'un second tour qui s'annonce d'ores et déjà palpitant.

Très critiquée ces derniers mois, notamment pour sa politique économique, Dilma Rousseff, la protégée de l'ancien président Lula Da Silva, est arrivée sans grande surprise en tête lors du premier tour avec 40,3% des voix devant Aecio Neves, le candidat du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) qui en a obtenu 33,59%.

Les sondages prédisaient déjà une victoire de la présidente sortante plus que jamais favorite pour succéder à elle même. Malgré une forte contestation populaire marquée par des manifestations pour demander son départ, Mme Rousseff a su se remettre en selle grâce à une campagne énergique s'appuyant sur le bilan de 12 ans du pouvoir de son parti, le Parti des travailleurs (PT) qui lui assure une forte base populaire.

Dilma pour une troisième

Aussitôt les résultats du premier tour connus, Dilma Rousseff, 66 ans, a exprimé sa volonté de poursuivre la bataille pour la victoire finale.«La lutte continue, une lutte qui sera victorieuse parce que c'est la lutte du peuple brésilien. Cette lutte est la lutte des bâtisseurs de l'avenir qui ne laisseront jamais le Brésil revenir en arrière», a-t-elle déclaré à Brasilia.

Sous les cris de ses militants «Un, deux, trois, Dilma encore une fois !», elle a remercié «le peuple brésilien qui m'a honorée de sa confiance en me donnant la victoire au premier tour».«Je me sens comme si j'avais reçu un message comme quoi je dois aller de l'avant dans cette lutte avec chacun d'entre vous, pour changer le Brésil», a-t-elle lancé.

La présidente sortant joue sur la carte de la continuité des plans sociaux du gouvernement. «Cette lutte est la lutte des constructeurs de l'avenir qui ne laisseront jamais le Brésil revenir en arrière», a-t-elle soutenu.Mais pour être réélue, l'anienne guerrillera de gauche doit affronter au second tour le 26 octobre, le candidat social-démocrate Aecio Neves, la surprise de ce scrutin.

Aecio Neves, «le petit poucet» qui se voit désormais grand

Ex-gouverneur de l'Etat du Minas Gerais (est), Aecio Neves, 54 ans, a su démentir les sondages des dernières semaines en se replaçant seulement à huit poins derrière le président sortante et en écartant de la course la candidate écologiste Marina Silva.

Les résultats du premier tour sont une occasion pour Neves de se placer comme le seul candidat de l'opposition pour mettre fin aux douze années de règne du PT de Rousseff.Pour y arriver, Aecio Neves dit vouloir engager des mesures économiques audacieuses, en promettant notamment de ramener l'inflation à son objectif officiel de 4,5%, regagner la confiance des investisseurs, autonomie de la Banque centrale.

«Le Brésil a indiqué clairement qu'il n'était pas d'accord avec le gouvernement actuel et a réclamé un changement qualifié», a-t-il estimé, en invitant l'opposition à soutenir sa candidature.
«C'est l'heure d'unir nos forces. Ma candidature n'est pas celle d'un parti politique, mais d'un ensemble d'alliances» au service de «tous les Brésiliens qui ont la capacité de s'indigner», a souligné Aecio Neves dans une tentative pour rallier les voix de Marina Silva, une dissidente du PT.

Marina Silva, la grande déception

La candidate du Parti socialiste brésilien et ex-ministre de l'Ecologie du président Lula da Silva, Marina Silva a été éliminée du premier tour en n'obtenant que 21, 31 % des suffrages exprimés.
Celle qui avait remplacé au pied levé la candidat Eduardo Campos, décédé dans un accident d'avion début août n'a pas réussi à cassé le bi-partisme qui caractérise la scène politique au Brésil. «Bien sûr nous nous sommes battus pour être bau second tour.

Oui, nous aurions aimé être au deuxième tour. Mais nous sommes présents au second tour d'une autre manière», a-t-elle devant une foule de sympathisants. Malgré sa défaite, Marina Silva veut peser sur les débats politiques avant le second tour. A l'heure actuelle elle n'a donné aucune consigne de vote car les voies de son parti peuvent être déterminants lors du second tour.

On s'attend ainsi à voir la campagne très disputée entre les candidats rivaux, conscients qu'un soutien de Marina Silva, qui endosse à l'occasion le costume de faiseuse de roi, sera décisif.