Les perspectives de croissance dans la zone euro restent «moroses», avec une reprise modérée de l'activité tirée par l'investissement privé, selon une étude commune publiée lundi par les instituts de recherche économique Insee (France), Ifo (Allemagne) et Istat (Italie).
Après la croissance zéro enregistrée au deuxième trimestre 2014, la zone euro devrait croître «modérément» au cours des trimestres suivants, selon les trois instituts: de 0,2% aux troisième et quatrième trimestres, puis de 0,3% au premier trimestre 2015. Sur l'ensemble de l'année 2014, son produit intérieur brut devrait ainsi progresser de 0,8%.
«Cette reprise serait principalement liée à une amélioration graduelle de la demande domestique. L'investissement privé redémarrerait (...), stimulé par l'amélioration des conditions de financement et la baisse du coût du capital, et après le fort ajustement observé durant la crise financière. La hausse de l'activité de production et la nécessité d'étendre les capacités de production devraient être les principaux facteurs de cette reprise», estiment-ils.
Autre pilier de la demande intérieure, la consommation a des perspectives «positives mais modérées». Elle devrait être freinée par la reprise seulement «graduelle» du marché du travail, «à un rythme (...) trop lent pour permettre une baisse marquée du taux de chômage».
L'Insee, l'Ifo et l'Istat expliquent en partie cette faiblesse de la reprise par «les inquiétudes encore fortes autour de la situation géopolitique», qui conduisent les acteurs économiques à «une position attentiste».
Ils soulignent également l'existence de «disparités régionales». La reprise devrait ainsi être «principalement portée par la croissance en Espagne et en Allemagne».