Sétif : Hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes

Publié par Azzedine Tiouri le 07-10-2014, 16h44 | 73

Décidément les commerçants ont la peau dure. Ils ne lâchent rien. Ils mettent à profit le manque ou l'absence de certains produits en quantité pour augmenter leurs prix, pour ne pas dire le doubler. C'est devenu une habitude, à chaque période après fête, c'est le même constat.

C'est le désert total. Sur le plan commercial, c'est la paralysie totale. Malgré les mises en garde des services concernés, beaucoup s'obstinent à laisser leur rideau fermé. A l'exception des boulangeries et des magasins de l'alimentation générale, c'est  la vacance totale.

Prétextant que les gens se sont gavés de viande durant les jours de la fête de l'Aïd El Adha, les restaurateurs n'ont pas pensé aux voyageurs de passage, à ceux qui vivent et travaillent  dans la ville, mais pour une raison ou une autre, ne peuvent pas cuisiner.

Mis à part les restaurants des grands hôtels et de quelqu'uns du centre-ville, et pas tous d'ailleurs, le reste a préféré prolonger les congés.Par faute de mandataires et de collecteurs-livreurs de souk el fedjr, un marché de gros à Sétif,  toujours fermés, qui nous dit-on, ne reprendront que samedi prochain, les prix des fruits et légumes ont flambé.

Les carrés dans les marchés sont restés fermés et l'activité quasiment nulle.

La pomme de terre, l'aliment du pauvre qui était cédé à 60 dinars, soit introuvable dans certains coins, soit revendu à 100 DA le kilo, le poivron et la tomate à 100 DA, la salade à 120, la banane à 220 dinars au lieu de 170 etc. et la liste est encore longue.

Heureusement que les boulangeries pour le pain et ceux de l'alimentation générale pour le lait sont ouverts et sont alimentés régulièrement pour faire face à la pénurie et à la tension sur ces deux produits, comme ce fut le cas durant les deux jours de la fête de l'Aïd. Si les moyens de transport en commun et les taxieurs ont manqué durant samedi et dimanche, la reprise de leurs activités s'est faite normalement et rare sont ceux qui n'ont pas repris.

Bien avant la fête et pour parer à toute éventualité et pour ne pas priver les citoyens des denrées de base essentielles, les services de la direction du commerce de la wilaya de Sétif ont pris les devants pour notifier à tous les commerçants  concernés une mise en demeure pour ouvrir les jours de fête.

Selon M. Reggad Djamel, chef du service de l'organisation du marché à la direction du commerce, ces notifications ont été adressées pour l'ensemble de la wilaya à 230 boulangeries, 744 alimentations générales, 28 supérettes, 39 commerçants en fruits et légumes, 28 distributeurs de lait, 2 producteurs de lait et 6 mandataires en fruits et légumes.

Pour suivre leur application sur le terrain, 20 brigades composées de deux agents contrôleurs chacune ont sillonné la wilaya avec ses 60 communes. Seuls deux commerçants ont été sanctionnés, deux boulangers, l'un à El Eulma et l'autre à Guidjel.

D'autres ont du certainement passés entre les mailles du filet, car la réalité sur le terrain est tout autre et 20 brigades ne peuvent pas en 48 heures détectées tous les récalcitrants et contrôlés 230 boulangeries et 744 alimentations générales.

Un coup de chapeau aux services communaux, notamment ceux de la  voierie et du nettoyage, qui nantit des expériences du passé, ont su gérer la situation cette année  pour débarrasser la ville en son temps des détritus et des résidus des sacrifices de la  fête. Avec plusieurs tournées coordonnées des camions à bennes- tasseuses, ils n'ont pas laissé trainer dans les cités et quartiers, les sachets-poubelles et autres peaux de moutons.

Un point noir à signaler est celui des services des eaux qui au moment où les citoyens avaient besoin de cette denrée indispensable ont été privé pour avoir fermé les vannes de très bon matin, peut-être que les agents avaient hâte de rentrer chez eux pour célébrer la fête.

Pour le cas de beaucoup de cités  et quartiers d'El Eulma privés d'eau potable depuis plus d'une semaine, ces mêmes services ont justifié ce manque par la diminution de la nappe d'eau de Dehamcha qui alimente cette seconde ville de la wilaya de Sétif.