Les auteurs de l'attaque qui a coûté la vie à neuf Casques bleus nigériens de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) seront "poursuivis" et "châtiés" pour "l'ignominie de leurs actes", a promis mardi le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous lors d'un hommage funèbre aux victimes de cette attaque tenu à Bamako en présence des autorités maliennes.
M. Ladsous, arrivé lundi soir dans la capitale malienne, a souligné à l'occasion que depuis son installation au Mali, la force onusienne paie un lourd tribut à sa mission de stabilisation et de sécurisation des biens et personnes. "Au moins une trentaine de casques bleus ont été victimes d'attaques", a-t-il précisé.
"Que les responsables (de cette attaque) ne l'ignorent pas, ils seront châtiés, ils seront poursuivis, ils payeront l'ignominie des actes qu'ils ont commis", a-t-il affirmé lors de l'hommage funèbre sur le parvis du siège de la Minusma à Bamako, où étaient déposés les cercueils des neuf militaires, recouverts du drapeau bleu ciel des Nations unies, a rapporté l'agence AFP.
"En même temps, il faut que tous les groupes armés qui se trouvent dans le nord du pays se tiennent à leur parole, se conforment à leurs engagements qu'ils ont pris (...) pour faire en sorte que le nord du Mali retrouve la paix civile", a ajouté M. Ladsous. La cérémonie a rassemblé des autorités maliennes, dont les ministres de la Défense Ba Ndao et des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, des responsables de la Minusma et de l'opération militaire française au Sahel "Barkhane".
A la fin de la cérémonie, les cercueils ont été transportés dans un véhicule de l'ONU vers l'aéroport de Bamako pour être acheminés à Niamey. Le 3 octobre, le convoi des Casques bleus du contingent nigérien de la Minusma a été la cible d'une attaque directe alors qu'il se déplaçait vers Indelimane. La mission onusienne avait déploré "l'attaque la plus meurtrière perpétrée contre la Mission de l'ONU au Mali" déployée depuis juillet 2013.
De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré "scandalisé" par cette attaque, soulignant que s'en prendre aux Casques bleus constituait "une grave violation des lois internationales". L'attaque a été revendiquée, selon un récent article du Journal du Mali, par un "islamiste malien proche du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao)", un des groupes terroristes qui ont contrôlé le nord du Mali pendant près d'un an, entre 2012 et 2013, avant d'en être ensuite chassés, pour la plupart, par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013.
Il s'agit selon cette source de Sultan Ould Bady, qui a indiqué que des éléments du groupe armé "ont attaqué les soldats nigériens" et que "neuf militaires ont été tués".Le gouvernement malien a dénoncé l'attaque contre la Minusma, parlant d'une "embuscade lâche et criminelle".