Kenya : L'Igad demande à la CPI d'ajourner le procès du président kenyan

Publié par DK News le 09-10-2014, 16h17 | 33

L'Autorité intergouvernementale de développement (IGAD), groupement régional associant huit pays est-africains, dont le Kenya, a appelé mercredi à ajourner le procès du président kenyan Uhuru Kenyatta à La Haye pour permettre à son gouvernement de combattre les milices «Al-Shabab» qui constituent une menace pour la sécurité de la région.

Le secrétaire exécutif de l'IGAD, Mahboun Maalim, a déclaré que la Cour pénale internationale (CPI) devrait reporter les procédures pour permettre à la région d'Afrique de l'Est de combattre les insurgés de Somalie.

«Nous pensons que ces poursuites, si elles étaient nécessaires, devraient avoir lieu à la fin de la présidence de M. Kenyatta. Les preuves et témoignages peuvent être prélevés et conservés soigneusement jusque-là», a déclaré M. Maalim dans un communiqué publié à Nairobi.

M. Maalim, qui s'est également rendu à La Haye mercredi pour témoigner de sa solidarité envers M. Kenyatta, a déclaré que la Corne de l'Afrique était un «champ de bataille décisif dans la guerre contre le terrorisme mondial».

«La CPI doit agir maintenant pour retarder ces procédures dans le meilleur intérêt de cette lutte mondiale, et de la bataille immédiate pour la paix et la sécurité dans notre région de l'Afrique de l'Est et de la Corne de l'Afrique étendue», a-t-il indiqué.

Les forces kenyanes sont entrées en Somalie le 16 octobre 2011 pour aider les forces somaliennes à repousser les insurgés Al-Shabab, qui contrôlaient auparavant de larges parties du sud et du centre de la Somalie. Nairobi attribue à ces milices une série d'enlèvements  transfrontaliers, d'attaques à la grenade et d'attaques à la bombe.

Depuis, le Kenya a subi une série d'attaques des milices Al-Shabab et de leurs sympathisants, malgré les efforts pour contenir ces insurgés. Selon M. Maalim, les procédures judiciaires ne devraient pas être utilisées pour «affaiblir» le Kenya un an à peine après l'attentat d'Al-Shabab dans le centre commercial de Westgate à Nairobi, qui avait fait 67 morts.

«Je suis là pour dire que ce n'est pas le moment d'affaiblir le pays et la région en le privant de son président pour le juger», a déclaré M. Maalim, ajoutant que la conférence sur le statut de la CPI survenait deux jours seulement après une offensive majeure des forces de Somalie et de l'AMISOM dans le sud de la Somalie, pour chasser Al-Shabab de leur dernier bastion.

«Actuellement, nous sommes au beau milieu d'une attaque décisive pour battre les terroristes d'Al-Shabab en Somalie et préserver la sécurité de la région en empêchant une propagation supplémentaire de cette épidémie de radicalisme», a-t-il déclaré.