L'aide "est plus lente que le rythme de transmission"

Publié par DK News le 10-10-2014, 16h53 | 43

La réponse internationale au virus Ebola n'est pas assez rapide pour enrayer la progression de l'épidémie, un fléau sans précédent depuis l'apparition du sida, ont estimé jeudi des responsables de pays et d'institutions confrontés à la maladie.

"La réponse internationale a été, pour le moment, plus lente que le rythme de transmission de la maladie", a déclaré, en audioconférence depuis Freetown, le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, lors d'une réunion sur Ebola organisée à Washington par la Banque mondiale. Cela "doit changer", a-t-il ajouté. Il faut "une accélération de la transformation des promesses en faits concrets sur le terrain, c'est un besoin urgent", a-t-il souligné.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a estimé qu'il fallait multiplier "par 20" l'aide actuelle pour espérer enrayer la maladie. Le président de Guinée, Alpha Condé, a également appelé à une aide internationale plus importante.

"Les efforts doivent être amplifiés, rapides et coordonnés", a-t-il dit. Le docteur Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a quant à lui affirmé que l'épidémie est sans précédent depuis l'apparition du sida au début des années 1980. "Cela va être un long combat (...).

Depuis trente ans que je travaille dans la santé publique, la seule chose comparable a été le sida", a-t-il indiqué lors de ce débat réunissant notamment les présidents des pays africains les plus touchés, la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde et le président de la Banque mondiale (BM) Jim Yong Kim.

Le renforcement des contrôles aux aéroports de l'UE en débat

L'Union européenne discutera le 17 octobre d'un éventuel renforcement des contrôles des voyageurs en provenance des pays africains touchés par Ebola, a annoncé jeudi la Commission européenne. "La question de savoir si au niveau européen il faut ou non renforcer les contrôles dans les aéroports européens sera à nouveau discutée lors de la prochaine réunion du comité", fixée au 17 octobre, a indiqué le porte-parole santé de la Commission, Frédéric Vincent.

En fait, cette question a été "posée" mercredi lors de la réunion hebdomadaire du Comité de sécurité sanitaire (HSC), une instance mobilisée depuis des mois pour coordonner les actions de l'UE face à l'épidémie d'Ebola, a-t-il souligné M. Vincent a rappelé que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne recommandait pas de contrôles à l'arrivée, mais prescrivait une prise de température des voyageurs au départ des pays touchés.

Les personnes atteintes du virus d'Ebola ne sont considérées comme contagieuses qu'une fois déclarés les symptômes de cette fièvre hémorragique.  Washington et Ottawa ont pour leur part annoncé mercredi le renforcement du contrôle des voyageurs en provenance des pays africains touchés par Ebola, après la mort mercredi au Texas d'un patient arrivé malade du Liberia mais diagnostiqué tardivement.