L’Ismas retournera à sa vocation première

Publié par DK News le 12-10-2014, 15h00 | 43

L’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel d’Alger (Ismas, Bordj El Kifan) devra revenir à sa vocation première de former les étudiants seulement aux métiers du théâtre, a affirmé dimanche à Alger la ministre de la Culture, Nadia Labidi.

S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, la ministre de la Culture a annoncé une "réhabilitation" de la vocation originelle de l’Ismas par une séparation des formations en théâtre et en cinéma qui y sont actuellement dispensées.

Créé par le dramaturge algérien Mustapha Kateb en 1965 dans le sillage de la nationalisation des théâtres en Algérie, l’Ecole des arts dramatiques (actuel Ismas) devenue par la suite l’Institut des arts dramatiques et chorégraphiques formait essentiellement aux métiers du 4e art (comédiens, metteurs en scène, scénographes, etc). Depuis 2004, l’Institut propose également des formations aux métiers de l’audiovisuel, plus prisées par les étudiants.

"Le fait d’avoir mêlé au sein d’un même édifice (l’Ismas) les formations théâtrale et cinématographique n’a servi ni le théâtre ni le cinéma" a estimé Mme Labidi, jugeant que cette séparation des deux pôles de l’Institut était une question de "bon sens".

Des professionnels algériens du théâtre (metteurs en scène, critiques et directeurs de Théâtre régionaux) avait récemment appelé à revoir la formation des comédiens jugée "insuffisante" telle que dispensée à l’Ismas. Concernant la formation des professionnels du cinéma, la ministre de la Culture à préconisé une multiplication des "ateliers" de formation aux métiers du 7e art, particulièrement ceux dédiés à l’écriture des scénarios.

A une question sur la récente abrogation de l’arrêté portant ouverture d’instance de classement au patrimoine culturel des bâtiments historiques des abattoirs d’Alger, Mme Labidi a rappelé que cet arrêté se trouvait" en contradiction" avec la "réservation", par un décret antérieur, de l’assiette du site pour la construction du futur siège de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Sénat.

La ministre a cependant indiqué qu’il n’était pas "exclu que les artistes bénéficient d’un espace" de création et d’exposition sur le site des abattoirs d’Alger. Des plasticiens avaient lancé en 2013 une pétition via Internet demandant aux autorités publiques de permettre la création d’un espace dédié à l’art et la culture en lieu et place des abattoirs d’Alger.

L’appel visait, selon ses promoteurs, à sortir les arts visuels de la "léthargie" dont ils souffrent dans la capitale et s’inspirait d’expériences relevées dans de nombreux autres pays où des lieux similaires (usines désaffectées, abattoirs, etc.) ont été réaménagés en lieu de culture, à l’exemple des anciens abattoirs du Testaccio à Rome (Italie) abritant aujourd’hui le Musée d’art contemporain ou encore de la "Fabrique culturelle" un lieu dédié à l’art aménagé dans les anciens abattoirs de Casablanca au Maroc ou encore en Chine.