Accord entre grandes banques pour sécuriser le système financier

Publié par DK News le 12-10-2014, 15h51 | 21

Les grandes banques de la planète se sont mises d'accord samedi pour modifier les règles de fonctionnement du marché de quelque 7.000 milliards de dollars de produits dérivés pour sécuriser le système financier mondial, a indiqué dans un communiqué l'ISDA.

L'Association internationale des swaps et dérivés (ISDA) est l'organisme représentant le secteur. C'est elle qui mène les négociations avec les autorités de régulation.

Les produits dérivés sont des «assurances» sur des actions, des obligations, des indices boursiers ou encore des matières premières comme le blé, le pétrole voire le cuivre, négociées de gré à gré et sur lesquelles spéculent les investisseurs institutionnels (banques, fonds d'investissement, assureurs, fonds de pension...). Leur but premier est de permettre aux firmes de se couvrir contre différents types de risques financiers.

Ce marché peu régulé a montré sa puissance en 2008 en précipitant la crise financière. La faillite de Lehman Brothers, gros trader sur le marché des produits dérivés, en septembre 2008 avait en effet donné lieu à un débouclage massif de contrats dérivés avec la banque, ce qui avait provoqué le chaos sur les marchés financiers.

Depuis les régulateurs à travers le globe font valoir qu'un délai aussi minime soit-il pourrait permettre à une banque défaillante de pouvoir se recapitaliser et éviter un effet panique aux marchés financiers.
Ce nouvel accord, qui sera effectif à partir du 1er janvier, veut éviter qu'une situation à la Lehman Brothers se reproduise.

En cas de défaillance d'un grand établissement posant des risques pour le système financier («Too big to fail»), les grandes banques ont accepté d'abandonner le principe du débouclage automatique («close out») des contrats si une institution financière se trouve en difficulté, a indiqué dans un communiqué l'ISDA.

Elle vont donc mettre en place un délai pour donner davantage de temps aux régulateurs afin qu'ils trouvent une solution évitant une faillite «désordonnée» aux conséquences potentiellement explosives.
L'objectif est de limiter l'effet dévastateur de ces banques jugées systémiques, c'est-à-dire dont les difficultés pourraient faire vaciller l'ensemble du système financier tout entier (Too big to fail) et l'économie mondiale.

Les banques auxquelles va s'appliquer cet accord sont: Bank of America, Bank of Tokyo-Mitsubishi, Barclays, BNP Paribas, Credit Agricole, Crédit Suisse, Citigroup, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, HSBC, Mizuho Financial Group, Morgan Stanley, Nomura, Royal Bank of Scotland (RBS), Société Générale, UBS, Sumitomo Mitsui et UFJ.