Côte d'Ivoire : L'ONU affirme qu'il y a eu recours aux mercenaires dans des récentes crises en 2002 et 2011

Publié par DK News le 12-10-2014, 17h06 | 24

Lors de la rébellion armée de 2002 et la crise post-électorale en 2011 en Côte d'Ivoire, les parties en conflit ont eu recours aux services des mercenaires, affirment des experts indépendants de l'ONU.

Le Groupe d'experts qui effectuait un travail sur le mercenariat en Côte d'Ivoire affirme avoir reçu des informations confirmant le recours des parties opposées pendant la crise de 2002 et la crise post-électorale de 2011 au service des mercenaires, indiquent Patricia Alias et Anton Katz qui faisaient partie de l'équipe, à l'issue vendredi d'une mission de quatre jours à Abidjan.

Au cours de son séjour, la délégation de l'ONU s'est entretenue avec des membres du gouvernement, des députés, des autorités judiciaires, des représentants de la société civile, la communauté diplomatique et des agences onusiennes.

"Les informations sont très cohérentes, tous les rapports montrent que des mercenaires, des milices et des groupes armés ont été employés à la solde des deux côtés, pendant les deux crises", a déclaré Patricia Alias aux médias.

En 2002, "sous la présidence de Laurent Gbagbo, une rébellion armée favorable à Alassane Ouattara a coupé littéralement la Côte d'Ivoire en deux pendant près d'une décennie", a-t-elle ajouté. Les élections de sortie de crise en 2010 ont été marquées par des hostilités entre forces pro-Gbagbo et forces pro-Ouattara qui ont fait au moins 3.000 morts dans le pays, a-t-elle encore ajouté.

Les experts onusiens qui affirment ne disposer d'aucune preuve de comparution d'une des personnes impliquées devant la justice ivoirienne, invitent par ailleurs le gouvernement à "renforcer le processus d'enquêtes relatives aux violations des droits de l'homme, à poursuivre leurs auteurs et à s'assurer que les victimes obtiennent réparation".

Insistant sur le fait que le mercenariat est "un phénomène transfrontalier qui ne peut être combattu qu'avec l'étroite collaboration d'autres pays en particulier les pays limitrophes", le Groupe de travail recommande et à la Côte d'Ivoire et aux pays ouest africains de "renforcer leur coopération régionale afin de lutter contre les mercenaires et leur impact négatif sur les droits de l'homme".

Le Groupe de travail recommande également l'adoption de la convention internationale contre le recrutement, l'utilisation, le financement et l'instruction de mercenaires.Un rapport du groupe de travail sur sa mission est attendu au Conseil des droits de l'homme des Nations unies prévu en septembre 2015.