Somalie : Le bilan de l'attentat de Mogadiscio s'alourdit à 13 morts et 18 blessés

Publié par DK News le 13-10-2014, 17h29 | 29

Le bilan de l'attentat à la voiture piégé qui a visé dimanche un café au centre de Mogadiscio s'est alourdi à treize morts et dix huit blessés, a déclaré lundi le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, dans un communiqué.

«Cela montre le stade de désespoir auquel sont parvenus les shebab parce qu'ils ne font des victimes que parmi des civils innocents», a-t-il dit dans un communiqué révisant à la hausse le bilan initial de quatre morts. L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais elle est imputée aux insurgés shebab, affiliés à Al-Qaïda qui ont multiplié les attentats et actions de guérilla dans le pays depuis qu'ils ont été chassés des principales villes par la force de l'Union africaine.

L'attentat de dimanche s'est produit une semaine après que les shebab eurent été chassés de Barawe, le dernier grand port qui restait aux mains des insurgés et constituait une source de revenus pour les islamistes. La Somalie est privée de gouvernement central effectif depuis la chute du régime du président Siad Barre en 1991 qui a rendu le pays depuis en état permanent de guerre civile, livré aux milices de chefs de guerre, aux gangs criminels et aux groupes islamistes.

Le gouvernement «corrompu» et les «shebab» toujours menaçant pour la stabilité du pays

La Somalie est «gangrainée par la corruption» qui fragilise encore plus le gouvernement touché par le fléau et les insurgés islamistes «shebab» restent un danger pour la stabilité du pays, selon des experts onusiens. «Le système de gouvernement basé sur une corruption larvée n'a pas fondamentalement changé et a dans certains cas probablement empiré», a estime le Groupe de contrôle de l'ONU sur la Somalie et l' Erythrée (SEMG) dans un rapport publié à Nairobi.

Selon eux, l'enquête a «systématiquement révélé des schémas de captation, avec des taux de détournement entre 70 et 80%» des fonds publics somaliens. «Tout laisse à penser que les fonds détournés sont utilisés à des fins partisanes, constituant une menace pour la paix et la sécurité», soulignent-ils dans le rapport de 482 pages.

Le tiers des recettes du port de Mogadiscio se seraient évaporé, à titre d'exemple, selon le document. Le port représente une source de revenu essentielle aux actuelles autorités de Mogadiscio, soutenues à bout de bras par la communauté internationale et présentées comme le meilleur espoir de paix en Somalie depuis que le pays a sombré dans le chaos en 1991 avec la chute du président Siad Barre.

En outre, depuis la levée partielle, l'an dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU, de l'embargo sur les armes à destination de Somalie, destinée à permettre à l'embryon d'armée nationale somalienne de s'équiper, «des armements et des munitions ont été détournés vers des marchés aux armes de Mogadiscio», permettant notamment aux shebab de s'approvisionner, selon la même source.

«Les shebab restent la principale menace pour la paix en Somalie et à travers la Corne de l'Afrique», malgré les récentes offensives militaires victorieuses de la Force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), dont les effectifs ont été portés à 22.000 hommes en janvier, poursuivent les experts.