USA : Réunion de la coalition internationale contre Daech qui progresse en Syrie et en Irak

Publié par DK News le 14-10-2014, 17h40 | 43

Les chefs militaires d'une vingtaine des pays de la coalition internationale contre l'organisation autoproclamée «Etat islamique» (Daech) se réunissent mardi à Washington pour «discuter des efforts de la coalition» dans la campagne actuelle contre le groupe qui continue de gagner du terrain en Syrie et en Irak.

Selon la présidence américaine, les plus hauts gradés américains et leurs homologues de 21 pays sont attendus à la base aérienne d'Andrews, près de la capitale fédérale, pour «discuter des efforts de la coalition» dans la campagne actuelle contre Daech.

La Maison blanche n'a donné aucun détails sur le menu de cette réunion, mais un diplomate du département d'Etat américain a toutefois prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à des «annonces». Il s'agit d'un rassemblement sans précédent depuis la mise sur pied en septembre d'une alliance internationale contre Daech.

Il sera piloté par le plus haut gradé des forces armées américaines, le général Martin Dempsey, et par le commandant pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale, le général Lloyd Austin.

Le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Gilles Jaron, a confié que Paris entendait «participer à l'élaboration d'un plan d'action conjointe à visée régionale» et «se mettre d'accord sur les grands aspects stratégiques» contre Daech.

Le président Barack Obama a hâte «de discuter des mesures supplémentaires que la coalition peut prendre pour affaiblir et au bout du compte détruire l'EI», a souligné un porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC).

Il n'a toutefois pas évoqué les points de divergence entre les partenaires de la coalition. L'un de ces désaccords porte sur la création d'une «zone tampon» à la frontière entre la Syrie et la Turquie, un projet réclamé par Ankara -- qui pour l'instant refuse de participer aux frappes -- et soutenu par Paris mais qui n'est «pas à l'ordre du jour» pour Washington.

Les pays du Golfe qui jouent un rôle actif dans les frappes militaires (Bahreïn, Qatar, Arabie saoudite et Emirats arabes unis) ainsi que l'Allemagne, le Danemark et l'Australie seront également représentés à très haut niveau.

Lundi, l'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani et le roi Abdellah d'Arabie saoudite se sont entretenus à Jeddah «des évènements et développements sur la scène arabe, islamique et internationale».

 Daech gagne du terrain en Syrie

Peu avant la réunion à Washington des chefs militaires de la coalition internationale contre Daech, qui est parvenu à occuper la moitié de la ville syrienne Aïn al-Arab dans le nord de la Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de  l'Homme (OSDH), les éléments de Daech ont pu s'emparer lundi du centre culturel de Aïn el-Arab (Kobané en kurde) et s'installer pour la première fois dans le centre de cette localité qu'ils convoitent depuis le lancement le 16 septembre de leur grande offensive sur cette région kurde de la Syrie.

«Auparavant, ils venaient de l'est, avançaient puis reculaient, mais cette fois ils se sont bien installés (au centre). Ils contrôlent désormais la moitié de la localité», a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

De violents combats entre Daech et les forces kurdes ont par ailleurs eu lieu lundi dans les faubourgs nord de Aïne el-Arab, à moins d'un kilomètre de la frontière entre la Syrie et la Turquie. Dans la troisième ville kurde de Syrie, la journée a aussi été marquée par trois explosions à la voiture piégée déclenchées par des kamikazes de Daech, selon l'OSDH, qui n'était pas en mesure de fournir un bilan des victimes.

Irak: d'autres avancées pour Daech à Al-Anbar

L'organisation autoproclamée «Etat islamique» a fait de grandes avancées également en Irak, notamment à Al-Anbar, dans le ouest du pays, bordant la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite.

Dans cette plus grande province de l'Irak, le dernier retrait de l'armée irakienne est survenu dimanche lorsque 300 soldats ont abandonné le camp qu'ils occupaient près de la ville de Hit. Hit, qui était l'un des derniers bastions du gouvernement à Al-Anbar, est «maintenant contrôlée à 100% par l'EI», a assuré un responsable de la police provinciale. Selon l'ONU, les combats pour la prise de la ville ont poussé 180.000 personnes à la fuite.

«On peut dire que 85% d'Al-Anbar est sous contrôle de l'EI», estime le n°2 du conseil provincial, Faleh al-Issawi, alors que l'étau se resserre sur Ramadi, chef-lieu d'Al-Anbar dont des quartiers entiers échappent déjà au contrôle des autorités.

Par ailleurs, au moins 22 personnes ont trouvé la mort dans trois attentats à la bombe en moins d'une heure lundi dans des quartiers à population majoritaire chiite de Baghdad.