Les Mozambicains élisent leur président et leurs députés lors d'un scrutin décisif

Publié par DK News le 15-10-2014, 17h09 | 39

Quelque 10,9 millions d'électeurs mozambicains ont commencé à se rendre mercredi aux urnes pour élire leur président et leurs députés et, lors d'un scrutin aux enjeux importants pour la stabilité de ce pays en plein boom économique.

Les urnes ont ouvert comme prévu à 07H00 (05H00 GMT). Le Frelimo, parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, est donné favori, et les observateurs s'attendent à ce que son candidat Filipe Nyusi soit le prochain chef de l'Etat.Selon des médias, des files d'attentes d'une centaine de personnes s'étaient formées devant les bureaux de vote de la capitale.

Après une campagne pacifique à la limite de quelques échauffourées, le Mozambique tient ses législatives et sa présidentielle avec trois candidats en lice: Filipe Nyusi du parti du Frelimo, parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, Afonso Dhlakama le leader de la Renamo (Résistance nationale du Mozambique), et en dernier Daviz Simango du Mouvement démocratique du Mozambique (MDM).

«Je suis sûr de la victoire», a déclaré en votant M. Nyusi, 55 ans, ex-ministre de la Défense du président sortant Armando Guebuza, dont il est un fidèle.«Nous avons travaillé longtemps et très dur pour préparer cette élection», a-t-il ajouté. Pour l'heure, la deuxième force politique du pays est la Renamo, M. Dhlakama, 61 ans, se présente pour la cinquième fois à la présidentielle après une campagne de dernière minute très populaire.

«Les résultats seront acceptés s'ils sont propres et comme vous savez, sur le continent africain, souvent les résultats ne sont pas propres», a dit l'ancien guérillero qui se présente comme le porte-voix des pauvres.

Durant ses meetings, il a fait mouche auprès des jeunes, séduits par son discours anti-Frelimo. Le parti au pouvoir, converti au capitalisme, est accusé de monopoliser le pouvoir et les affaires sur fond d'importante corruption.

Il a gardé de ses origines marxistes une culture d'appareil et du secret.

Le scrutin pourrait également voir une progression du MDM, force d'opposition qui a percé aux municipales 2013 et dont M. Simango est le nouveau maire de Beira, deuxième ville du pays.
Aux municipales 2013, le MDM avait obtenu 41% des voix à Maputo, alors qu'il n'a que huit sièges au Parlement sortant, contre 191 au Frelimo et 51 pour la Renamo.

Le Mozambique, un pays en plein boom économique

Les enjeux et les défis sont multiples pour le future président, notamment le chômage et la pauvreté et la stabilité politique, mais par contre la situation économique à connu un vrai boom avec des taux de croissances très encourageants.

Cette république de la partie sud de l'Afrique, abrite dans son sous-sol de diverses richesses fossiles: Charbon (gisement de Moatize), gaz naturel (3e réserve au monde), pétrole en off-shore (en cours de prospection).

Grâce à une valorisation planifiée de ses ressources extractives, leMozambique a vu son économie croître à un taux de croissance annuelle moyenne de 7,4% depuis 1994. Le pays connait aujourd'hui un véritable boom économique, et s'est imposé comme une destination majeure pour les investissement directs étrangers.

Pareillement, la majorité de la population mozambicaine vivent encore sous le seuil de la pauvreté, dépendant des maigres ressources d'une agriculture vivrière. Le Mozambique figure à la 184eme place sur 187 pays classés selon l'indice de développement humain des Nations unies.

Ces élections au Mozambique interviennent après deux années d'une escalade des tensions entre le parti-Etat et l'opposition de la Renamo, de plus en plus marginalisée et dont le chef Afonso Dhlakama avait repris le maquis fin 2012.

Des affrontements armés avec les forces de l'ordre ont fait plusieurs dizaines de morts, réveillant les pires souvenirs de la guerre civile (1975-1992), jusqu'à ce que M. Dhlakama sorte de sa cachette in extremis pour signer un accord de cessez-le-feu début septembre.