L'ONU qualifie «d'inacceptable» l'expulsion d'un diplomate onusien par Kinshasa

Publié par DK News le 20-10-2014, 15h07 | 24

Le Haut-Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme a qualifié dimanche «d'inacceptable» l'expulsion par Kinshasa d'un de ses hauts responsables, faisant état «d'intimidations graves» pesant sur d'autres membres de son équipe en République démocratique du Congo.

«Non seulement mon représentant très respecté et expérimenté en RDCongo,Scott Campbell, a été prié de partir, mais deux autres membres de son équipe ont subi des menaces sérieuses au cours des récents jours», a déclaré le Haut-Commissaire,Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué. «C'est inacceptable», a-t-il souligné.

Le chef du Bureau des droits de l'Homme des Nations unies en République démocratique du Congo, Scott Campbell, déclaré indésirable par le gouvernement congolais, a quitté vendredi soir Kinshasa. Jeudi, le gouvernement congolais avait demandé à l'ONU de rappeler M. Campbell, le déclarant «persona non grata» en RDC.

La veille, les services de M. Campbell avaient publié un rapport dénonçant des bavures policières pendant une grande opération antibanditisme à Kinshasa entre novembre 2013 et février 2014, dont neuf meurtres et 32 disparitions forcées.

Les autorités congolaises ont estimé en substance que ce rapport caractérisait la mauvaise foi et l'esprit partisan animant selon elles le travail de M. Campbell, qu'elles accusent de dénigrer systématiquement la RDC.

Dans un communiqué publié samedi, le chef de la mission de l'ONU au Congo (la Monusco), Martin Kobler, a demandé au gouvernement congolais de «reconsidérer sa décision». Le Haut-Commissaire de l'ONU a ajouté dimanche qu'il rejoignait totalement «M. Kobler dans ses conclusions et recommandations».

«Le gouvernement de la RDC devrait enquêter sur ces faits profondément préoccupants et traduire leurs auteurs devant la justice plutôt que de chercher à punir le chef d'une équipe qui a fait des recherches et rédigé un rapport», a-t-il dit.

Le haut responsable de l'ONU a ajouté que M. Campbell et son équipe avaient accompli un travail important au cours des récentes années pour faire avancer les droits de l'Homme dans ce pays et pour combattre l'impunité.

«Le fait que leur travail, mandaté par le Conseil de sécurité de l'ONU, ait conduit à ces actes de représailles est un développement profondément perturbant, a souligné le haut diplomate de l'ONU.
En outre, il a appelé Kinshasa à reconsidérer sa décision contre M. Campbell, et d'enquêter sur les intimidations et les menaces auxquelles font face des membres de son équipe et de punir les responsables de ces agissements.