Applications de santé sur internet : Un nouveau terrain de compétition

Publié par Par Samy yacine le 26-10-2014, 15h34 | 32

En annonçant la possibilité de proposer une visite médicale par internet, Google prend ses marques sur le marché de l’e.santé, tout en ravivant le débat sur les frontières à tracer  entre l’efficacité marketing et les limites éthiques.

Comme envisagé par les observateurs depuis quelques temps, le terrain des applications de santé sur internet devient le nouveau champ d’affrontement d’une multitude d’opérateurs attirés par les perspectives de croissance tirées par le développement de l’internet des objets. Il était également prévisible, pour beaucoup d’analystes que les géants du net étaient déjà assurés de damer le pion aux autres prétendant, notamment les sociétés de télécommunications.

"On trouve dans ce marché naissant de la santé connectée tous les ingrédients des nouveaux business model : la guerre de tous contre tous entre des acteurs venus d’horizons différents, le rôle clé des applications et des plateformes, l’autonomisation des individus vis-à-vis des experts" fait remarquer  Philippe Le Magueresse, un des patrons de l’institut de sondage français  Opinion-Way.

Sur le site  www.cbnews.fr  qui présente l’internet des objets comme la nouvelle plate forme qui fera décoller les applications de  santé sur le net,  d’autant explique-t- il que cet « eldorado excite les convoitises d’un incroyable nombre d’acteurs issus d’univers parfois inattendus.

Dans cette déferlante, on trouve pêle-mêle, des fabricants d’électronique grand public (Apple, Samsung, LG…), des laboratoires de santé (Sanofi, Laboratoire Juva Santé…), des équipementiers sportifs (Nike), des éditeurs de jeux/de consoles (Nintendo), des opérateurs téléphoniques (Orange) et une profusion de start up souvent ingénieuses... » En se basant sur des prévisions de l’institut IDC qui mise  sur un marché des objets connectés en phase d’explosion, (212 milliards d’objets seront connectés en 2020), le site en arrive à placer la santé comme « un de ses principaux enjeux et certainement son plus gros marché en devenir ».

De son côté le journaliste du site d’information et des nouvelles technologies 0net.com prédit pour les prochaines années une domination des géants de l’internet sur le marché de l’e-santé rattachée aux données individuelles, en s’appuyant sur le témoignage du responsable du secteur pharmacie de  Roland Berger, cabinet de conseil en stratégie qui avance que  « Les entreprises de l'internet seront les acteurs non seulement gagnants, mais en plus incontournables pour les fournisseurs de soins, de médicaments et de dispositifs médicaux en matière de e-santé » .

Ce même responsable évoque les autres opérateurs, notamment ceux des télécommunications qui se sont intéressés à ce secteur qui, in fine, subira les assauts réussis des entreprises de l’internet, parce que, dit il  « la combinaison de moyens humains, scientifiques et d'une capacité (...) à capturer la donnée et à être capables de l'analyser vont faire d'eux les incontournables de l'e-santé ».

La tendance semble en tout cas se confirmer si l’on considère les nombreuses innovations proposées par les grandes multinationales de l’internet, à l’image de celle  que vient de révéler Google, prêt à jouer au cabinet médical par l’entremise de son application « Helpouts qui permet à des internautes qui ont des connaissances de les partager en vidéo chat avec d’autres personnes à la recherche d’un coup de main », nous explique 011net.com qui fait état de la découverte de cette nouvelle fonctionnalités chez Google par un utilisateur qui, au cours d’une  « recherche sur une douleur au genou, il lui a été proposé de prendre contact en vidéo avec un médecin », avec un message l’informant qu’en «s’appuyant sur votre recherche, nous pensons que vous essayez d’en savoir plus sur un problème médical. Ici vous pourrez trouver de l’aide auprès de professionnels de la santé en vidéo. »

Le nouveau service Helpouts de Google, lancé en novembre 2013, constitue de fait une plate forme de soutien difficilement égalable. Conçu jusqu’à présent, souligne 0net.com,  pour « des services aussi variés que des leçons de saxophone ou des conseils pour améliorer le design d’un blog en passant par des astuces de maquillage »

Il a été agrée, l’an dernier, par un organisme officiel de certification, « HIPAA, le standard américain de protection des données sensibles des internautes ». Le site voit également d’autres atouts du fait souligne-t-il que « l’an dernier un réseau de cliniques de San Francisco avait déjà rejoint Helpouts dans le cadre d’un programme pilote autour d’une rubrique santé. »  A partir de là, il en arrive à conclure que si Google avance dans ses expérimentations,  « c’est sans doute que le service a convaincu de nouveaux praticiens. »