L'Organisation des Nations Unies (ONU) a dénoncé le «recours quasi-systématique» à la détention provisoire en Guinée, soulignant dans son nouveau rapport sur les droits de l'homme les «mauvaises conditions» dans les centres pénitentiaires.
«Les condamnés et les prévenus sont détenus dans des établissements pénitentiaires surpeuplés et insalubres qui ne répondent pas aux normes internationales des droits de l'homme», a déploré l'ONU.
Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU qui effectuait des visites dans 30 centres de détention et 53 postes de police et de gendarmerie, a mis la lumière sur les violations des droits de l'homme commises à différents stades de l'incarcération, notamment le non-respect des garanties procédurales lors de l'arrestation, durant la garde-à-vue, mais aussi dans le déroulement du procès pénal.
Le rapport mentionne également le «recours quasi-systématique à la détention provisoire» et l'absence d'audience régulière, l'une des principales causes de la surpopulation dans les prisons guinéennes, souligne l'entité onusienne dans le même rapport.
La Maison centrale de Conakry dont la capacité d'accueil ne dépassant pas les 300 détenus, abrite jusqu'à 890 détenus à titre provisoire. Sur un total de 1140 détenus en mai 2013, seulement 250 avaient été jugés, ajoute-t-on dans le document.
Le rapport reconnaît cependant les efforts déployés par le gouvernement guinéen pour réformer le secteur à travers l'adoption d'une politique de sécurité nationale. Le gouvernement a également entrepris des mesures visant l'amélioration des conditions de détention, notamment la construction ou la rénovation de certaines prisons et l'amélioration de la qualité de la nourriture distribuée aux détenus.
Aussi, l'Etat guinéen travaille sur, outre la rénovation des infrastructures de la justice, la modernisation de la police et la gendarmerie.