Le secrétaire général de l'Otan a estimé mardi à Bruxelles qu'«une Otan forte peut construire une relation vraiment constructive» avec la Russie, qu'il accuse d'«avoir violé le droit international» en Ukraine.
Seule «une Otan forte peut construire une relation vraiment constructive et coopérative avec la Russie», a déclaré Jens Stoltenberg lors d'un discours à Bruxelles prononcé à l'invitation de l'institut américain German Marshall Fund.
Les 28 dirigeants des pays membres de l'Alliance ont décidé début septembre au Pays de Galles de stopper le déclin de leurs dépenses en matière de défense, pour revenir d'ici dix ans à des investissements représentant 2% du PIB.
Ils ont également adopté un plan de réactivité qui prévoit la mise sur pied d'une force capable de se déployer en deux jours en cas de crise, dont la taille et l'organisation doit être approuvée en février.
«C'est le renforcement le plus important de notre défense collective depuis la fin de la Guerre froide.
Nous rendons nos forces plus agiles», a souligné M. Stoltenberg. M. Stoltenberg a de nouveau accusé la Russie d'avoir «gravement entamé la confiance» des alliés en «violant le droit international» en Ukraine.
L'Otan, qui a interrompu toute coopération pratique avec la Russie après l'annexion de la Crimée en mars et accuse Moscou d'«envoyer des soldats» pour épauler les séparatistes dans l'est de l'Ukraine, n'a plus eu de consultation politique avec des responsables russes depuis juin.
«Par le passé, nous nous observions avec suspicion, nous nous appuyions sur la dissuasion et nous nous parlions surtout pour éviter des malentendus dangereux et une escalade. Soyons honnêtes, cela résonne d'une certaine manière aujourd'hui», a noté le responsable de l'Otan, regrettant que la Russie ait «essayé de revenir sur les progrès» faits depuis la fin de la Guerre froide.
Mais «nous ne pouvons pas nous ignorer. D'une façon ou d'une autre, nous aurons une relation», a affirmé M. Stoltenberg. «L'alternative est une relation basée sur le respect mutuel (...) l'Etat de droit, pas la loi du plus fort», a-t-il ajouté.
L'Alliance a également pris des mesures pour rassurer ses alliés est-européens en déployant des troupes sur la base de rotations, en multipliant par cinq le nombre d'avions de chasse effectuant des patrouilles au-dessus des pays baltes, ou en envoyant des navires croiser en mer Noire et en mer Baltique.