Congrès international féminin à Oran : Pour un retour des valeurs dans le système éducatif

Publié par DK News le 29-10-2014, 18h51 | 52

Les participants au premier Congrès international féminin «Pour une culture de paix» ont plaidé, hier à Oran, pour un retour des valeurs morales dans le système éducatif.

Lors d'un atelier sur l'axe «Ethique et Education», qui s’interroge sur les voies et moyens de promouvoir une éducation consciente, la doyenne de l'Institut d'études et de recherches asiatiques à l'université «Zaqaziq» d’Egypte a estimé que «l’éducation est la clé magique de la promotion de la paix».

Pour Mme Hoda Mahmud Darwich, le monde traverse, aujourd’hui, une étape historique faite de conflits religieux, ethniques et politiques. «Il faut revenir aux valeurs morales dans l’éducation, qui forment une part importante dans l’édification de la société», a-t-elle souligné.

Le monde arabe et musulman connaît, aujourd’hui, de grands bouleversements et se trouve à un virage dangereux caractérisé par des conflits, guerres et terrorisme, a-t-elle ajouté déclarant qu'«il faut, donc, aller vers un nouveau système éducatif caractérisé par la morale, en s’inspirant des préceptes de l’islam, sachant que toutes les religions appellent à la morale et à la paix. «L’éducation morale est liée à l’éducation spirituelle, d’où l’implication de la femme», a-t-elle encore souligné.

Pour sa part, Patrick Busquet, grand reporter spécialisé dans les relations internationales et développement de la République démocratique du Congo, a brossé un tableau négatif et sans complaisance sur les médias actuels dans le monde.

Tout en faisant remarquer que «les médias ne diffusent que les valeurs que nous validons et nous imposent des formes de société», il a affirmé qu'il faut donc renverser la vapeur. «Au consommateur d’imposer ses valeurs, des valeurs de paix, car les consommateurs de médias sont autant responsables que les médias», a déclaré M.Busquet estimant que ce congrès est «une formidable intiative en faveur de la paix».

De son côté, l'ancien ministre et intellectuel algérien, Mustapha Chérif, a soutenu que «l’indépendance de l’individu passe par le développement du sens critique chez l’enfant, le préparer à être un citoyen dans le cadre du +vivre ensemble+».

«Le bien commun est dans la création des équilibres. Cependant, ces équilibres, nous n’avons pas réussi à les réaliser à cause des excès», a-t-il déclaré, ajoutant «qu’il faut éviter de tout mettre sur le dos de l’école: crise politique, violence, absence d’ethiqueà L’école est menacée par la marchandisation du monde».

Pour Mustapha Chérif, «la question politique est décisive dans le vivre-ensemble pour accéder à la civilisation, à condition de reconnaître le droit à la différence, et transcender nos différences».
Ce congrès ayant pour thème «Paroles aux femmes», qui regroupe à Oran des femmes des quatre coins du monde, se propose d’ouvrir le débat religieux sur «l’image de l’islam dans la société, une image ternie par toute cette violence commise au nom de l’islam», selon les organisateurs.

Organisée par la Fondation pour le développement méditerranéen «Djanet El Arif», basée à Mostaganem et présidée par cheikh Khaled Bentounes, et un partenaire étranger, en l'occurrence l'ONG «Organisation internationale soufie alawiya» (AISA), cette rencontre s'est ouverte mardi au Centre des conventions d'Oran (CCO) «Mohamed Benahmed», en présence de la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.

A la deuxième journée du congrès, les travaux se poursuivent en ateliers selon cinq axes pré-définis par les organisateurs, abordant notamment «Le rôle des valeurs ethiques dans l’éducation», «Les médias et les valeurs humaines» et «Le système éducatif et les réformes».