60e anniversaire du déclenchement de la Révolution : L’hommage aux martyrs

Publié par Par Amar Belkhodja le 30-10-2014, 17h55 | 258

Qu’il s’agisse de mouvement politique ou de soulèvement armé, le peuple algérien a de tout temps enfanté des éléments d’avant-garde révolutionnaire qui se mettent sur les premières lignes du combat, ceux – là mêmes qui choisissent de mourir les premiers pour leur patrie, pour le triomphe de l’idéal de la liberté.

La spécificité de la révolution algérienne est d’avoir drainé non seulement toutes les couches et tous les courants mais aussi et surtout d’avoir secrété dans le feu de l’action une avant-garde qui a compris que le rôle ne se limitait pas uniquement dans la conduite de la lutte armée mais d’accepter le sacrifice.

Didouche Mourad, noble figure de la guerre de libération nationale, a péri dès les premiers coups de feu de Novembre. Mohamed Larbi Ben M’hidi qui a consacré toute sa vie à la lutte politique et à l’éveil nationaliste fut arrêté par la horde des parachutistes du tortionnaire Marcel Bigeard et assassiné dans d’ignobles conditions. Mustapha Benboulaïd, toujours près de son peuple, n’a jamais failli au devoir national.

La mort ne voulant pas de H’mida Zabana les colonialistes ont dû actionner deux fois de suite la guillotine pour décapiter l’enfant du 1er Novembre. Depuis, le couperet du sinistre appareil du docteur Guillotin est tombé plusieurs fois ôtant la vie a ceux qui ont pris les armes pour dire non a l’avanie, l’exploitation, l’obscurantisme.

Connus ou anonymes, les cadres de l’ALN qui sont tombés au champ d’honneur méritent l’hommage perpétuel. Toutes les cités, tous les djebels de notre grande patrie ont des choses à raconter sur des combattants révolutionnaires qui ont accepté de donner leur vie pour la reconquête de la dignité et de la liberté.

Ils sont nombreux. Les uns ont leurs épitaphes dans les cimetières. Les autres seront ré-inhumés un jour. Par contre les corps d’autres chouhada ne seront jamais retrouvés parce qu’ensevelis dans des tombes ou fosses communes.

Dès le déclenchement de la lutte armée, des nationaliste, partout dans le pays ont rejoint les lignes de combat pour animer le mouvement insurrectionnel et mobiliser le peuple algérien jusqu’ au recouvrement de l’indépendance.

Dans la zone VII de la Wilaya V dont le découpage correspond à l’ancien département de Tiaret, beaucoup de cadres ont émergé et péri dès les premières années de la guerre de Libération nationale.

Bouchareb Naceur dit si Zoubir, fut un cadre très actif du PPA né en 1926 à Sougueur (ex-Trézel), il fut chargé de préparer les maquis de la région de Mostaganem. Il a donné ses biens et sa vie à la patrie algérienne. Il a rejoint le maquis en 1956. Chef de la zone IV, Bouchareb Naceur est tombé au champ d’honneur en 1957 dans la région de Mascara lors d’un engagement avec l’armée française.

Malgré son âge avancé, Belaïd Abdelkader Châar, rejoint le maquis en 1956 ; Il avait 63 ans. Le vieil homme avait milité depuis des années 1930 dans l’association des oulémas (section de Tiaret). Versé dans la théologie et les lettres arabes, il fut nommé commissaire politique dans une région de la zone VII, Wilaya V. Fervent nationaliste, Châar s’est tout le temps battu pour la défense de la personnalité algérienne et la réhabilitation de la langue arabe.

Il trouva la mort en 1961 dans un accrochage dans la région d’Aïn-Sefra. Il avait 66 ans. L’imam Belhamissi Abdelkader comptait lui aussi parmi les vieilles personnes à avoir rejoint le maquis.

En 1957 alors qu’il était âgé d’une soixantaine d’années, Belhamissi quitta le prêche de la mosquée   Sidi Adda de Tiaret pour rejoindre les rangs de l’ALN.

Juriste et homme de culte,il sera le cadi et le prédicateur des populations en guerre contre le colonialisme. Belhamissi Abdelkader est tué en 1959 par l’armée française lors d’un ratissage déclenché dans l’Ouarsenis.

Guitoun Ali, d’une stature imposante, déserte l’armée française en 1957. Il prend la tête d’un commando qui deviendra célèbre dans la région de Relizane, Ammi- Moussa et l’Ouarsenis. Le commando «Guitoun» infligera une série de défaites à l’armée française. Le vaillant combattant est tué par l’armée coloniale en 1961. La haine au cœur, les Français exposent son corps sur la place publique du village de Ammi-Moussa.

Bekhatou Ali, Hamdi Ghali, Benia Hamid, anciens militants du mouvement nationaliste sont d’autres officiers de l’ALN., qui ont quitté Tiaret dès l’embrasement dans des djebels de la Wilaya V. Affectés dans différentes zones ils périront les armes à la main pour libérer le pays de l’exploitation éhontée des colonialistes et de leurs auxiliaires les féodaux.