Aide pour le sevrage tabagique à Oran : 10 % des patients ont arrêté définitivement de fumer

Publié par DK News le 30-10-2014, 18h14 | 65

Dix pour cent (10 %) des patients ayant bénéficié de l'aide au sevrage tabagique prodiguée au niveau de l'unité médicale spécialisée de l'Etablissement hospitalier universitaire d'Oran (EHUO), 1er novembre, ont arrêté définitivement de fumer, a-t-on appris jeudi auprès du responsable de cette structure.

Quelque 300 fumeurs ont sollicité l'aide au sevrage tabagique depuis la création de la consultation spécialisée il y a trois ans, dont une trentaine ont définitivement arrêté de fumer dès la première phase de la prise en charge, a précisé le Professeur Salah Lellou, lors de la 4ème édition des Journées de pneumologie de l'EHUO.

«Ces résultats sont très encourageants, sachant que plus de la moitié des personnes libérées de cette accoutumance présentaient une très forte addiction au tabac», a souligné le chef du service pneumo-phtisiologie de l'EHUO, également président du Conseil scientifique de la Faculté de médecine d'Oran.

«Le sevrage consiste en une cure d'une période de trois à six mois, dont les types de soins varient en fonction du degré de dépendance», a expliqué le Pr Lellou dans une déclaration à l'APS, en marge de la rencontre qu'il a présidée.

Un traitement psychologique est parfois suffisant en situation de faible dépendance, mais quand l'addiction est d'un niveau élevé le patient bénéficie d'une thérapie basée sur la substitution nicotinique, a-t-il fait savoir tout en rappelant que c'est la nicotine qui est à l'origine de l'accoutumance.

La substance en question est administrée au sujet avec diminution progressive de la dose jusqu'à libération définitive de la dépendance, a indiqué le spécialiste, signalant que le suivi des patients par les praticiens compétents est maintenu même en cas de «rechute».

Mettant en exergue les dangers du tabagisme, le Pr. Lellou a fait observer qu'une cigarette contient pas moins de 4.000 substances toxiques, dont certaines sont cancérigènes.

Les ravages du tabac sont multiples, a-t-il alerté, citant notamment le cancer du poumon et les Broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO, pathologies caractérisées par l'obstruction des bronches et la destruction du tissu pulmonaire), ainsi que les cancers d'autres organes et les maladies cardio-vasculaires.

«Ces pathologies et leurs complications peuvent être évitées pour peu que le sujet arrête de fumer, d'où l'intérêt de suivre la thérapie prodiguée au niveau de l'unité spécialisée de l'EHUO», a-t-il préconisé, escomptant, à ce titre, une large sensibilisation du public à l'occasion des journées portes ouvertes prévues le 4 novembre prochain à l'EHUO.

Quelque 300 praticiens algériens et étrangers ont participé aux 4èmes Journées de pneumologie de l'EHUO, marquées par des conférences autour de divers thèmes mettant en relation les maladies pulmonaires avec le tabagisme et l'environnement, à savoir la pollution atmosphérique et domestique ainsi que les expositions en milieu professionnel.

Cette rencontre a également permis aux jeunes praticiens d'assister à deux interventions chirurgicales dites d'ostéosynthèse, pratiquées par une équipe de spécialistes algériens et français, dont le déroulement a été retransmis en direct depuis le bloc opératoire de l'EHUO sur l'écran d'une salle pédagogique.

Lancée il y a quelques mois à l'EHUO, l'ostéosynthèse est une technique nouvelle de chirurgie réparatrice de la paroi thoracique qui a déjà bénéficié à quatre patients, leur permettant de récupérer leurs fonctions respiratoires.

Le service de pneumo-phtisiologie de l'EHUO consolidera prochainement son plateau technique avec des équipements de pointe offrant la possibilité d'établir le diagnostic de manière non invasive et sans recours à l'anesthésie générale, a fait savoir le Pr Lellou.