Hamdani Adda : Enlevé et brûlé vif par l’OAS

Publié par Par Amar Belkhodja (*) le 02-11-2014, 18h17 | 617

 Le général Edmond Jouhaud, l’un des fondateurs de l’OAS, n’avait pas toléré que l’exécution des peines capitales ait été suspendue. Accusant Hamdani lors de son procès, il déclare à l’audience :

« il y avait même un chef des condamnés à mort qui donnait des ordres à tous les condamnés et recevait du dehors des directives et si l’on avait tué trois condamnés à mort, c’est un acte que je couvre entièrement ».

Le général Jouhaud avait donc choisi pour cible la prison d’Oran. Le 12 janvier 1962 quatre (faux) gendarmes se présentent a la prison, montent de fausses convocations et s’emparent des quatre détenus avec la complicité du directeur de la prison acquis a l’OAS avec la majorité des gardiens.
Hamdani Adda et ses trois compagnons, Bendjebbar Aoued, Guerab El Houari et Frih Ahmed ne reviendront pas. Ils seront brûlés vifs dans les environs d’Oran.

Après avoir mis en place les premiers réseaux FLN à Tiaret, Hamdani Adda rejoint le maquis en 1957. Il dirige le secteur autonome de la ville de Tiaret avant d’être promu chef de région. Il est l’organisateur de plusieurs actions urbaines.

Arrêté en 1959, il est condamné plusieurs fois à la peine capitale. Né le 26 avril 1926, meunier de profession, Hamdani était père de cinq enfants. Bendjebbar Aoued dit Sabri, est né le 1er avril 1927. Il exerce la profession de directeur d’exploitation des établissements de torréfaction de café à Relizane. Il est connu parmi les principaux chefs des SMA. Il est père de 3 enfants.

Pendant la guerre de Libération nationale, il est successivement chef de secteur autonome de Relizane et chef de région II dirige plusieurs actions urbaines avant d’être arrêté le 11 février 1959 et condamné à la peine capitale.

Guerab El Houari né le 14 Novembre 1938 à Oran est membre de l’organisation urbaine du FLN de la ville d’Oran, il est chef de groupe de fidaïs. Il est l’auteur de plusieurs attentats. Arrêté en 1961, Guerab El Houari est condamné à la peine capitale.

Frih Ahmed est la quatrième victime de l’OAS. Il est né en 1906. Père de 3 enfants, Frih est arrêté en 1959 puis libéré. Arrêté de nouveau en 1960, il est condamné à la réclusion à perpétuité. L’OAS qui agit avec les mêmes méthodes que la « Main rouge » consignait sur ses listes les cadres du FLN et de l’ALN.

Elle commettra également des attentats contre des avocats et autres personnalités d’origine française qui avaient soutenu la cause du peuple algérien. Trop attachée au mythe de «l’Algérie française», l’OAS s’est déchaînée en inscrivant à son répugnant palmarès de tristes exploits contre la population algérienne.

Le fait de pénétrer dans une prison (grâce à des complicités), d’enlever et de brûler vifs quatre détenus, est un acte qui exprime le sentiment raciste à son degré le plus abject et aussi surtout la lâcheté des dirigeants de cette organisation.

Car s’attaquer à des détenus qui n’avaient rien à opposer pour défendre leur vie, ne fait nullement honneur aux anciens officiers supérieurs de l’armée française qui se sont placés à la tête de l’OAS et dont la conscience se trouve chargée de tous les meurtres collectifs commis contre le peuple algérien.