Bejaia : L’architecture théâtrale au cœur d’un colloque international

Publié par DK News le 03-11-2014, 15h53 | 41

L’architecture théâtrale a polarisé les débats d’un colloque, ouvert dimanche à Bejaia, en marge de la 6eme édition du festival international du théâtre, tenu sous le thème éponyme.

Les organisateurs se sont donnés comme ambition d’examiner le rapport entre le théâtre (forme et genre artistique) et son lieu de représentation (édifice), avec, en toile de fond, la quête de nouvelles formes de construction qui favorisent le regroupement, la communion et l’expression scénique.

Les participants, des architectes, scénographes, chorégraphes et autres praticiens du théâtre, ont été unanimes à souligner l’hégémonie du théâtre à l’Italienne (forme close, couverte séparant les acteurs des spectateurs par un cadre de scène), au détriment d’autres formes d’organisation théâtrales ou de spectacles, qui font la part belle au contact direct entre les acteurs et les spectateurs et qui privilégient la participation, l’échange et le contact.

Sans en dénigrer la forme dominante (théâtre à l’italienne ou élisabéthain) dont la vertu reste la faculté donnée au public de percevoir plus en finesse le jeu des artistes, le souci exprimé consiste essentiellement à "réinventer les formes et le caractère du théâtre ancien, et à développer, par ricochet, des édifices et des constructions adaptées", selon le professeur Djamil Aissani, de l’université de Bejaia, qui plaide pour des formes d’architecture plurielles.

" Doit-on penser à des espaces à investir par le génie des artistes en économisant sur le béton et penser ensemble à ce que la pratique et la forme artistiques doivent, elles seules, être la condition préalable à toute éventuelle construction d’un théâtre?

S’est t-il interrogé, relevant, à titre d’exemple, que la pratique du théâtre dans les régions du Sud ne peut s’inscrire dans une mise en boîte noire et qu’à ce titre, il est nécessaire d’y créer des espaces adaptés  et prémunis de toute "inquisition et obligation scénographique".

Le débat a été dense et d’aucuns veulent clôturer ce colloque de trois jours sur des recommandations concrètes et pratiques, d’autant qu’en Algérie figure déjà au programme des pouvoirs publics la construction de plusieurs théâtres, notamment à Médéa, Biskra, Mostaganem et un théâtre de plein air à Ouled Djellal, dans la forme du théâtre italien, et qu’à ce titre, il serait judicieux d’explorer de nouveaux genres.