Après la Ligue des champions d'Afrique : L'ESS veut se qualifier aux demi-finales du Mondial des clubs champions

Publié par Saïd Ben le 03-11-2014, 17h12 | 109

Après avoir arraché difficilement son Trophée de la Ligue des champions africaine, samedi dernier à Blida face au Vita Club de Kinshasa, l'ES Sétif a donc pour objectif de tenter de se qualifier aux demi-finales de la Coupe du monde des clubs champions, prévue du 10 au 20 décembre  au Maroc. 

t c'est le coach Kheiredine Madoui qui l'annonce : « L'objectif de l'Entente de Sétif sera de remporter le premier match, pour entrevoir la suite du parcours sous de meilleurs auspices" a-t-l indiqué dimanche dernier à Alger.  

"Au-delà des trois points, notre équipe prendrait suffisamment confiance pour faire face aux échéances suivantes, et à partir de là, tout deviendra possible", a estimé l'entraîneur sétifien dans une déclaration à l'APS, en marge de la cérémonie organisée dimanche par le wali d'Alger en l'honneur de l'ESS, après son sacre en Ligue des Champions face à l'AS Vita Club. 

L'Aigle noir fera son entrée en lice dans ce Mondial des clubs champions le 13 décembre (16h00), à Rabat, face au vainqueur du tour préliminaire, entre Moghreb Tétouan (champion du Maroc) et Auckland City (Nouvelle Zélande).

Sur le plan de effectif, Madoui rassure en précisant que "...bientôt, nous disposerons d'un effectif mieux étoffé, qui nous procurera plus de solutions. A partir de là, nous serons mieux parés pour faire face à toutes les situations" a affirmé Madoui.  L'ESS avait pris part à la dernière Ligue des Champions avec un effectif réduit, n'excédant pas 15 ou 16 joueurs, en raison des blessures, qui avaient accentué un peu plus le problème de manque de licences africaines.

Madoui dispose déjà de plusieurs joueurs qui, à l'instar de Dagoulou (ex-MC Oran), Ahmed Gasmi (ex-USMA), Lazhar Hadj-Aïssa (ex-MC Alger) pourront disputer la prochaine Coupe du monde des clubs.  

Quand les couleurs nationales priment sur l'argent !

Revenant sur le parcours de son équipe, Madoui ne se montre nullement inquiet pour la suite des objectifs: "Nous avons débuté l'aventure africaine, mes joueurs et moi, alors que personne ne croyait en nous.

Il est vrai que nous manquons tous d'expérience, mais croyez moi,  personnellement j'ai gagné en maturité au fil des rencontres livrées aux fins fonds de l'Afrique. Idem pour mes protégés qui savent désormais se comporter face à toutes les situations", avait déclaré le jeune entraîneur de l'ES Sétif, Kheireddine Madoui (37 ans) lors  de sa dernière conférence de presse avant le match retour de la finale de la Ligue des champions d'Afrique contre Vita Club de Kinshasa.

Et après avoir réalisé l'exploit qu'aucun club  algérien n'a réalisé jusque là : offrir à l'Algérie son premier trophée en Ligue des champions d'Afrique de football (nouvelle version), les joueurs et leur coach ont montré sur le terrain  qu'il y a bien une source de motivation plus grande, mais alors là, vraiment beaucoup plus grande que l'argent: représenter dignement l'emblème national.

Et il faut bien voir ces joueurs sétifiens et leur coach lors de ce match "retour" décisif de la finale de la Ligue des champions samedi dernier sur la pelouse du stade Tchaker de Blida où le stress se mêlait si bien à l'anxiété et la peur de mal gérer les dernières minutes de ce match où un seul but des Congolais leur ferait perdre ce Trophée continental que tout un pays attendait.

Avec courage et grande volonté, les joueurs sétifiens ont multiplié les efforts pour terminer cette rencontre en préservant ce score de parité d'un but partout qui leur a permis de s'offrir le Trophée continental au bénéfice du but marqué à l'extérieur puisqu'au match "aller" à Kinshasa, les Sétifiens avaient réalisé un nul également mais avec deux buts inscrits aux Congolais dont l'un d'eux a justement bien pesé au décompte final.

Il faut reconnaître que le Vita Club de Kinshasa a montré, samedi dernier que c'est une équipe  qui joue très bien en dehors de ses bases. Elle l'a d'ailleurs démontré lors de la demi-finale retour de cette compétition face au CS Sfax en Tunisie où elle avait réussi à gagner sur le score de 2-1.

Lors de cette finale retour de cette compétition continentale, samedi dernier, l'ES Sétif a mal joué, mais qu'importe ! Car dans ce genre de rencontre décisive, qu'importe justement la manière puisque seul le résultat final, lui, compte vraiment.

Et c'est justement ce résultat final d'un but partout qui a permis à l'Entente de Sétif de bien inscrire son nom en lettres d'or sur les tablettes de la Confédération africaine de football (CAF) et pour être plus précis sur les tablettes de la Ligue des champions.

Ainsi donc, samedi dernier, l'ES Sétif a bel et bien offert à l'Algérie son 5e titre en Ligue des champions d'Afrique de football, au stade Mustapha-Tchaker de Blida contre le représentant de la RD Congo, Vita Club, dans une finale qui a coïncidé avec le 60e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre-1954.

 L'"Aigle noir", qui a arraché, une semaine auparavant, un méritoire nul à Kinshasa même (2-2) après s'être qualifié avec brio en finale de cette prestigieuse compétition, a fait un autre match nul (1-1) face à Vita club pour ajouter un 5e sacre pour le football algérien, le 2e au bénéfice du club des Hauts-Plateaux mais le 1er dans sa nouvelle version qui avait vu le jour en 1997. 

Après le MC Alger en 1976, c'est la JS  Kabylie qui signe un 2e succès continental en 1981 et justement devant cette même équipe Congolaise de... l'AS Vita Club. La légendaire formation de l'Etoile sétifienne prend le témoin, par la suite, et accroche une 3e étoile au palmarès du football national en 1988, lorsque les protégés du regretté Mokhtar Arribi, assisté de Khalfa, avaient limité les dégâts au Nigeria, devant la redoutable équipe d'Iwanwanyu qui s'était imposée (1-0).  

Au match retour disputé à Constantine, l'ESS s'est littéralement transformée en 2e période en plantant quatre banderilles mortelles signées Zorgane (50e), Rahmani (52e), Uwe (85e c.s.c.) et Bendjaballah (87e).  Puis encore une fois, c'est la JSK, toujours avide de succès, qui décrochera en 1990 son 2e titre personnel, le 4e pour l'Algérie en ramenant le trophée de la lointaine Zambie face aux Red Devils N'kana.

Et samedi dernier au théâtre des exploits du football algérien, le stade de Tchaker de Blida, l'Etoile sétifienne a également brillé de mille feux,  comme l'a promis son jeune coach, Kheireddine Madoui en faisant  honneur au pays: l'Algérie.

Ainsi, l'ES Sétif entre, une fois de plus, par la grande porte de la gloire, aussi bien dans l'histoire du football algérien que dans celle du football africain en attendant celui mondial des clubs prévu au Maroc du 10 au 20 décembre.  Un défi qui ne fait nullement peur à ces vaillants et surtout courageux joueurs de l'Entente de Sétif qui ont bien gagné cette nouvelle appellation tout aussi prestigieuse qu'illustrative de leur parcours exceptionnel : l'Entente de  l'Algérie.

Et pourtant personne ne donnait cher de l'ES Sétif !...

Et pour mieux comprendre l'exploit historique que vient de réussir l'ES Sétif en succédant au prestigieux et historique club égyptien Al Ahly au palmarès de la Ligue des champions africaine (sous sa nouvelle appellation), il est important de rappeler le fabuleux parcours des Aigles des Hauts-Plateaux pour planer sur le contient africain.

On est au mois de mai 2014: l'Equipe nationale algérienne s'apprête à disputer son Mondial au Brésil au mois de juin. La FAF songe à terminer le Championnat à temps au vu du programme de la compétition et de la préparation de la sélection algérienne.

Ceci d'une part. D'autre part, et au vu des situations financières des clubs, le premier responsable de la CAF, Mohamed Raouraoua, appelle donc les clubs algériens qui s'apprêtaient à disputer les Coupes africaines à se désister s'ils n'ont pas les finances qu'il faut.

La FAF va plus loin puisqu'elle décrète que les clubs voulant joueur la compétition continentale de signer des actes dans lesquels ils s'engageront à ne demander aucun  report, ni avance de match de championnat. L'USM El Harrach refuse alors de s'engager pour une histoire de manque de finances.

Par contre le CS Constantine et l'ES Sétif, ironie du sort, deux clubs de l'Est du pays, décident de relever le défi et de ne point renoncer à la participation à la Coupe de la CAF pour les Constantinois et la ligue des Champions pour les Sétifiens. Lors des premiers matchs qualificatifs, les deux clubs cités, doivent alors assurer deux "équipes» chacune pour assurer deux matchs le même jour: une de championnat et l'autre de coupe continentale!

Le défi est relevé et heureusement pour l'ES Sétif dont le club gabonais qu'elle devrait rencontrer avait alors déclaré forfait. Seulement, le coach Kheireddine Madoui avait bel et bien divisé son groupe en deux équipes distinctes pour jouer les deux matchs au même jour.

Mieux encore, faute de nombre de joueurs qualifiés à la  Ligue des champions, Madoui se déplace au Gabon avec seulement 14 joueurs dont deux gardiens de but! Il est tout aussi important de rappeler que lors de l'intersaison, le staff technique de Sétif dont le coach principal, Madoui, enregistre le départ de plusieurs éléments de taille.

A la question des conséquences de ces départs le coach de l'Entente de Sétif, Madoui répond: "Les joueurs que nous avons perdus évoluaient dans des postes clés, mais nous avons fait le recrutement qu'il fallait et une bonne préparation. Je dois aussi reconnaitre, poursuit le coach de l'Entente de Sétif   «qu'il règne au sein de notre groupe un état d'esprit qui nous a permis davantage dans le travail. Franchement, je crois en ce groupe et je crois en mes joueurs».

Sans commentaire! D'autre part, l'Entente de Sétif et surtout son président, Hassan Hammar, a vraiment souffert lui aussi de ces "départs des joueurs clés" et surtout, du problème de manque de finances. Pas de sponsors pouvant assurer comme il se doit un parcours tel que celui de son équipe ajouté aux différentes grèves que les joueurs ont organisées pour récupérer leurs arriérés de salaire ....
Contre vents et marées, Hammar réussit, petit à petit à régler cet épineux problème d'argent qui a tant gêné l'évolution de son équipe comme il se doit.Qu'à cela ne tienne, l'Entente de Sétif gagne donc son premier match des qualifications sur tapis vert contre Steev Becco (Gambie) :

3-0 et 3-0.Par la suite, elle bat l'ASFA Yennenga (Burkina Faso) et le Coton Sport de Garoua (Cameroun) pour se hisser à la phase des poules. Dans cette phase l'Aigle noir fait quatre matchs nul (deux face au CS Sfaxien, 1 fois face au  Ahly Libye et 1 devant l'ES Tunis avant de se qualifier aux demi-finales. Là, l'E Sétif bat écarte le TP Mazembe (RD Congo) avant de terminer par cette finale contre le Vita Club de Kinshasa.

L'ES Sétif termine cette épreuve avec une seule défaite à l'extérieur, confirmant sa solidité en dehors de ses bases.  La seule fois où l'Entente a laissé des plumes loin de son stade fétiche du 8-mai 1945 à Sétif c'était à Lubumbashi (RD Congo) face à TP Mazembe (3-2) en demi-finale retour.

Voyageant bien, les protégés du jeune entraîneur, Kheireddine Madoui (37 ans), ont gagné trois fois, fait six nuls et concédé une seule défaite sur leur neuf matchs en déplacements depuis le début de leur aventure dans cette épreuve. 

L'ESS est aussi la seule formation à n'avoir pas perdu lors de la phase des poules à laquelle ont pris part huit équipes.  L'attaque de l'Aigle noir a inscrit 28 buts contre 9 encaissés en 16 rencontres disputées.  L'attaquant, El Hadi Benameiri, qui a rejoint les Noir et Blanc en début de saison 2013-2014, est le meilleur buteur actuel de la compétition avec six buts, tandis que son coéquipier Akram Djahnit, auteur du deuxième but de l'ESS face à Vita Club, en a marqué cinq et pointe à la deuxième place.

Il ne reste donc plus qu'à préparer sérieusement cette Coupe du monde des clubs prévue pour décembre et les matchs de championnat serviront certainement « doublement » le staff technique de Sétif et, pour assurer un bon parcours en championnat et pour mieux préparer ce Mondial des clubs où l'Aigle noir, est prudent : arriver en demi final avec une première victoire avant de penser à une éventuelle finale et pourquoi pas, les Sétifiens ont bien prouvé que s'agissant des couleurs nationales, rien n'arrêtera les hommes des Hauts-Plateaux...