Organisation de l'Armée de libération nationale : Du déclenchement de la révolution au congrès de la Soummam

Publié par DK News le 04-11-2014, 17h52 | 265

L'idée de formation du premier noyau de l'Armée de libération nationale (ALN) par le courant qui appelait à la lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie sous la direction de l'Organisation spéciale (OS), a germé en 1947 après la création de l'aile armée du Mouvement pour le triomphe des liberté démocratiques (MTLD) et les scissions, en 1953, dans les rangs de cette formation qui ont accéléré le cours des évènements en faveur des partisans de l'action armée.

Les partisans de la lutte ont procédé dès lors à la création du groupe des 22 puis du comité des six (06) à l'origine du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954 à laquelle ont adhéré tous les courants et catégories du peuple algérien sous la bannière de l'armée de libération nationale.

La veille du déclenchement de la révolution de libération l'ALN comptait 1200 hommes repartis en sous-groupes(5 combattants), en fawj (groupes entre 11 et 13 hommes), sections (35 à 45 éléments), compagnies (105 à 110 ). La veille de l'indépendance nationale l'ALN était forte de 30.000 hommes repartis entre 50 bataillons munis de différentes catégories d'armes.

Cinq régions jusqu'à août 1956

Sur le plan organisationnel, un plan sous forme de carte géographique désignait les régions et leurs dirigeants. La première région, Les Aurès, sous la direction de Mustapha Benboulaid, la deuxième, le Nord constantinois, conduite par Didouche Mourad, la troisième région, la Grande Kabylie, dirigée par Krim Belkacem, la quatrième région, le centre, sous la direction de Rabah Bitat et la cinquième région, l'ouest oranais, dirigée par Larbi Ben M'hidi.

Le Sahara relevait de la première wilaya jusqu'à 1956. Le 20 août 1956 s'est tenu le congrès de la Soummam dont les travaux ont été présidés par Larbi Ben M'hidi et Abbane Ramdane dans un contexte marqué par un blocus imposé sur tout territoire national par l'occupant français, ce qui a rendu difficile le contact entre les moudjahidine.

Cet état de fait a induit une absence de coordination dans plusieurs opérations, notamment au niveau de la première et deuxième wilaya (Les Aurès, Nememcha et le Nord constantinois) et la perte de plusieurs hommes. Les autorités coloniales ont réussi à démanteler les premières cellules de la révolution, comme en témoignent plusieurs références.

Le peuple a répondu à l'appel de la révolution en adhérant à la lutte armée après le succès fulgurant de l'attaque du Nord constantinois le 20 août 1955, ce qui a constitué une occasion pour réorganiser l'ALN et réfléchir aux moyens de ramener des armes.

Le congrès de la Soummam : Une stratégie unifiée et globale

Le congrès de la Soummam a été une étape historique pour procéder à l'évaluation des réalisations accomplies depuis le lancement de la révolution et la mise en place d'une stratégie unifiée, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

Des cellules et des institutions ont été crées pour prendre en charge les affaires du peuples durant la révolution et jusqu'à l'indépendance ayant trait aux domaines politique, économique, social et culturel outre l'internationalisation de la cause algérienne.

Les historiens s'accordent à dire que «les décisions du congrès de la Soummam ont constitué une charte nationale qui a donné pour la première fois un contenu à la révolution algérienne, en la plaçant sur sa véritable voie, et en la conduisant vers le triomphe».

Plusieurs organisations ont été issues du congrès, dont «le conseil national de la révolution algérienne» au volet politique, qui se voulait un parlement de la révolution qui avait regroupé tous les courants.

Le conseil dirigeait la politique du front de libération au double plan interne et externe. Le même conseil veillait sur la commission de coordination et d'exécution qui représentait «le pouvoir exécutif de la révolution», et relevait de la responsabilité de Larbi Ben M'hidi. Elle devait rendre des compte au conseil national de la révolution.

Outre Larbi Ben M'hidi, la commission regroupait Youcef Ben Khedda, Krim Belkacem, Abbane Ramdane et Saad Dahlab. Elle était chargée d'appliquer les décisions du conseil national de la révolution, car il s'agissait de coordonner les actions entre les wilayas et sur les plans interne et externe. Des instances réglementaires regroupant tous les mouvements et l'établissement de six wilayas

Sur le plan militaire, la révolution est passée à l'oeuvre par une nouvelle organisation fondée sur six wilayas militaires, à la tête de chaque région était nommé un chef.Le congrès de la Soummam a accordé une importance majeure à l'organisation de l'Armée de libération nationale (ALN), d'où la création d'un Etat major général (EMG) et d'un ensemble de services militaires spécialisés dans les affaires militaires, sécuritaires, politiques et économiques.

L'ALN était ainsi divisée en plusieurs catégories, les moudjahidine qui activent en tenue militaire et les Fidais qui activaient en civil. La mission des Fidais consistait à «apporter des informations à l'armée» et à assurer les différents services.

l'ALN a connu un changement, son plan comprenait le demi-groupe (05 éléments), Le fawdj (groupe), 11 éléments, la Firka (section) 35 éléments, la Katiba (110 éléments) et le Faïlek (bataillon) 350 éléments.

Cette organisation a contribué à la consolidation de la révolution qui s'est étendue aux différentes régions du pays et a renforcé ses branches à l'étranger, ce qui a permis de «combattre l'occupation française qui a fini par céder face à la détermination du front de libération nationale et sa branche militaire, à savoir l'ALN.