Le courage et l’objectivité doivent primer dans l’écriture de l’histoire de l’Algérie

Publié par DK News le 05-11-2014, 18h31 | 44

Le courage et l’objectivité doivent primer dans l’écriture de l’histoire de l’Algérie, notamment celle de la Révolution, a estimé mercredi à Constantine l’universitaire Mohamed Corso.

Intervenant lors d’une conférence organisée à l’université Constantine-2 en commémoration du 60ème anniversaire du déclenchement de la Révolution, M. Corso a souligné que la «décolonisation de l’histoire du pays» passe par «une réécriture algérienne objective, loin des slogans creux «.

Il a ajouté, à ce propos, que cette écriture de l’histoire doit être fondée sur des références documentaires, des études et utiliser une terminologie adéquate, à même de «libérer un passé millénaire que certaines écritures réduisent à des périodes restreintes».

Affirmant que toute Révolution englobe des «points positifs et négatifs», l’historien, ancien président de la Fondation du 8-Mai 1945, a précisé que la Révolution algérienne renferme aussi son lot de «points négatifs» qu’il faut «évoquer en s’armant de courage».

Pour ce qui est des archives algériennes se trouvant en France, M. Mohamed Corso a indiqué, dans sa conférence intitulée «La mémoire, la politique et la confiscation française de l’Histoire», que 60 tonnes de documents et de références historiques retraçant l’histoire de l’Algérie millénaire sont toujours «piratés» du fait de la volonté du colonisateur de «déposséder les peuples de leur passé».

Il a dénoncé, dans ce même contexte, une autre étape de la colonisation des peuples, celle, a-t-il dit, de «l’écriture de l’histoire des peuples par le colonisateur», pour souligner que le procédé relève d’une «stratégie bien orchestrée et bien exécutée».

Pour le conférencier, «les torts incommensurables causés à l’histoire de l’Algérie écrite par des français doivent être réparés». De son côté, la moudjahida Zohra Drif-Bitat, intervenant sur le thème de la femme dans la lutte de libération nationale, a affirmé que «sans les femmes, aucun combat n'aurait pu être possible si l’on considère les faits ayant émaillé cette lutte pour l’indépendance».

Elle a expliqué, à ce sujet, que lors de la Révolution, «il ne s’était pas agi d'une guerre entre deux armées, mais d’une guerre menée par une armée contre un peuple».

Durant la colonisation, «la femme algérienne a contribué à la sauvegarde de la langue et de la religion, à la transmission de génération en génération de nos traditions ancestrales, tout en prenant les armes pour combattre et résister, aux côtés des hommes, à l'occupation française», a-t-elle ajouté.
Au cours du débat, les participants ont insisté sur «l’importance de créer un organisme en mesure de conduire à bon port l’opération d’écriture de l’Histoire de l’Algérie».

La rencontre, initiée par la faculté des sciences humaines et sociales de l’université Constantine-2, a également offert l’occasion de retracer l’histoire de l’emblème algérien, au cours d’une conférence animée par le Pr. Lahcene Zeghidi de l’université Alger 2.