Technologies intelligentes: Un email dans ma veste ?

Publié par Par Samy yacine le 19-01-2014, 15h20 | 71

Encore balbutiant, le marché des vêtements intelligents semble promis à un bel avenir avec des opportunités marketing, dans les domaines de la santé, du sport, et des loisirs. Et certainement pas que cela !


Le modèle semble avoir fait sensation au dernier  CES, ou Consumer Electronics Show, ce  salon de grande renommée mondiale, consacré au monde de la haute technologie, qui vient de tenir son édition 2014, à Las Vegas du 7 au 10 janvier. Une robe intelligente, rapporte le site du quotidien français www.lemonde.fr, qui change  « de couleur à la demande grâce à un textile contenant de la fibre optique. »
Cette  innovation présentée en exclusivité pendant le CES de Las Vegas est une  œuvre d’une créatrice britannique Amy Rainbow Winters qui, selon le site français, résume ainsi la nouveauté : « Si vous avez envie de violet, la robe sera violette. Si vous préférez du rouge, vous avez du rouge. Vous regardez juste la manche et décidez de la couleur que vous voulez ».

Le salon de Las Vegas a également vu passer une autre création, une robe bardée de capteurs de mouvements dont la couleur, nous dit lemonde.fr  « change quand la personne qui la porte fait un bond. »
Les inventions sont en nombre limité, comme l’explique la créatrice britannique qui précise qu’il s’agit de « pièces d’exposition », ajoutant néanmoins que  « quelqu'un a quelques milliers de dollars en réserve, il peut les avoir ». Le coût de revient d’une telle création, tournerait selon le site « environ à 3 000 dollars, mais le prix peut monter en fonction du design. »

Quelques semaines avant ce grand rendez vous américain de la haute technologie, la presse spécialisée relevait l’initiative du géant informatique américain Microsoft de lancer, « un soutien gorge » connecté. Le site  www.lesnumeriques.com qui s’est fait l’écho de cette innovation a tenu à indiquer « si Microsoft développe lui aussi un soutien-gorge connecté, ce n'est pas pour faire le show. »

Et de préciser les fonctionnalités escomptés de ce sous vêtement notamment en matière de prévention sanitaire, « puisqu'il est équipé d'un électrocardiogramme, d'un gyroscope et d'un accéléromètre afin de surveiller l'activité cardiaque et les pics de stress de la porteuse », écrit le journaliste du site qui trouve la pertinence de cet objet dans le fait que « sa proximité avec le cœur le rendait idéal. »

La cible prioritaire visée par cette nouvelle offre marketing du géant des logiciels se constitue en fait, selon l’article du site, de « femmes souffrant de boulimie émotionnelle », pour lesquelles ce produit  « utilise son arsenal de capteurs pour prédire les crises et prévenir, au travers d'une application, la personne avant qu'elle ne commence à manger. »

Le souci de Microsoft serait, pour l’heure, d’améliorer les performances de la batterie de ce jojo qui ne tient que quelques heures. Interrogée sur le pourquoi de cet intérêt seulement pour les femmes, la firme avoue ne pas trouver de produit équivalent pour l’homme, mais doit certainement mijoter quelque chose, qui pourrait se voir en cas de succès de cette innovation.

La presse spécialisée qui s’intéresse à cette nouvelle piste des objets connectés, voit dans le développement du vêtement intelligent une belle opportunité qui, pour le moment se concentre sur un  nombre limité de créneau. « Santé et sport figurent désormais parmi les champs d’application privilégiés des textiles intelligents », avance le site  français www.proximamobile.fr qui ajoute que les « concepteurs de ces textiles mettent l’accent sur l’intégration « sans couture » du tissu et des capteurs, des câbles, microcontrôleurs ou actionneurs.

Les composants qui se mêlent au tissu peuvent être tissés, collés, encapsulés, imprimés ou encore composés de particules conductrices » Le site donne comme exemple de société innovante en la matière la société canadienne OMSignal , dont les produits , écrit-il « intègrent des capteurs qui permettent de mesurer des paramètres comme le pouls, la respiration, l’humidité et la température de la peau et la température extérieures, le nombre de pas effectués et l’activité physique. À partir de ces données, le tissu détermine ainsi les calories brûlées par le porteur, ainsi que son état émotionnel »

Les entreprises pourront compter sur un environnement institutionnel, économique et scientifique, en pleine adaptation. Pour le contexte européen, par exemple, proximamobile.fr, évoque deux protes dédiés aux vêtements intelligents. Le premier, explique le site,  « EASY-IMP (Développement collaboratif de produits portatifs et intelligents dans le cloud) a été lancé à la mi-septembre au Centre allemand de recherche sur l'intelligence artificielle (DFKI - Rhénanie-Palatinat). »  Etalé sur une période de trois années, avec un financement de plus de 4 millions d’euros,  ce projet servirait à constituer  « une équipe interdisciplinaire d'experts dans les domaines des capteurs, de la programmation, de la biomécanique, de la rééducation et du sport (notamment l'Université Lumière Lyon 2 pour la partie française) »

Le deuxième projet évoqué par la même source,  SimpleSkin  lancé en  juillet 2013, avec des financements de l'Union Européenne d’un montant  de près de 2 millions d'euros, il est destiné, selon www.proximamobile.fr à  « séparer le textile intelligent, la plate-forme matérielle de traitement de l'information et le logiciel par des interfaces spécifiques» et pourrait , in fine, assurer une mise en connexion, pour une transmission des données captées vers un terminal mobile qui pourrait être un téléphone, lui aussi intelligent. 

Sur le site internet du quotidien économique français www.latribune.fr, un dossier est consacré à ce créneau qui semble constituer  une des priorités industrielles de la France.  « Du pyjama qui change de couleur en cas de fièvre au tee-shirt communicant sur Internet en passant par les vestes chauffantes et les sous-vêtements rafraîchissants, notre vestiaire fait sa révolution », avance son journaliste qui estime que le secteur est porteur et  « pourrait peser 1,8 milliard de dollars (966 millions d'euros) en 2015 », avec notamment, ajoute-t-il,  une concentration sur trois principales applications : « les dispositifs médicaux, les équipements de protection individuelle, les articles de sport et de bien-être ». 

Mais à voir ce que rapporte le site www.gentside.com, on peut considérer que les usages de tels produits évalueront plus rapidement qu’on pourrait le croire. Ce site nous relate, en effet, l’histoire de « Sensoree Ger , le pull over qui lit et transmet vos émotions en changeant de couleur ». A l’aide de capteurs placés dans la paume de la main, ce pull indiquera l’état de votre humeur en changeant de couleur. Il est en effet doté d’un col « en forme de bol », fait pour dévoiler « les états émotionnels » de la personne qui le porte. Résultats possibles, selon le site : « Si la couleur est verte, c’est que vous êtes dans un état zen total. Bleu, vous êtes calme et reposé, violet  vous êtes stimulé voir sexuellement excité.

Enfin, le rouge dévoile un état de nervosité ou d’amour alors que le jaune est le summum de la joie et du bonheur.» Mais au-delà de ces quelques modèles d’innovations, la sophistication pourrait bien atteindre de nouvelles dimensions, si l’on en croit  Vladan Koncar, directeur du Gemtex (Génie et Matériaux Textiles), le laboratoire de l'École nationale supérieure des arts et industries textiles (Ensait), basée à Roubaix    (France), cité par le   site latribune.fr : « Dans le futur, il est probable que nous lirons nos mails sur l'écran textile inséré dans notre veste chauffante ». Et ce sera  certainement loin d’être une fiction.