Nucléaire iranien : reprise des entretiens Kerry/Zarif à Mascate

Publié par DK News le 09-11-2014, 15h19 | 28

Les discussions sur le programme nucléaire de Téhéran ont repris dimanche à Mascate (capitale du sultanat d'Oman) entre Américains et Iraniens pour tenter de parvenir à un accord à la date-butoir du 24 novembre fixée par l'Agence Internationale à l'Energie Atomique (AIEA) et le groupe des 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne).

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif ont entamé la rencontre dans un grand hôtel de la capitale omanaise, après s'être prêtés à une séance de photos sans faire de déclarations à la presse, selon les agences.

Etait également présente la représentante ad hoc de l'Union européenne Catherine Ashton, qui continue à diriger les discussions après avoir quitté son poste de chef de la diplomatie de l'UE. A deux semaines de la date butoir, l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) cherchent à parvenir à un accord global qui mettrait fin à plus de dix ans de crise nucléaire.

Le ministre iranien des Affaires étrangère reste optimiste même s'il a estimé que le chemin reste long pour parvenir à un accord.«Il y a encore un écart» entre les positions des uns et des autres «sur la taille du programme d'enrichissement et le mécanisme de levée des sanctions», a déclaré M. Zarif, cité par l'agence de presse iranienne Irna.

«Si l'autre partie fait preuve de bonne volonté politique, on pourra aboutir à un accord», a-t-il ajouté. Cité par la télévision d'Etat, M. Zarif a encore affirmé que «depuis New York, nous avons décidé de nous concentrer sur les solutions au lieu de nous concentrer sur les différences».

Ces deux jours de réunion dans le sultanat d'Oman, qui a déjà accueilli des conversations secrètes sur le nucléaire entre les deux pays avant l'élection du président afghan modéré Hassan Rohani en juin 2013, interviennent après les récentes révélations sur l'envoi d'une lettre du président américain Barack Obama au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a la haute main sur le dossier.
Cette missive plaide en faveur d'un accord nucléaire, faisant valoir que l'Iran et les Occidentaux ont des intérêts communs dans la région.

Par ailleurs, toutefois, la référence à la lutte en Irak et en Syrie contre l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech) a été minimisée par M. Kerry, qui a affirmé qu'il n'y avait «aucun lien entre les négociations sur le nucléaire et d'autres questions distinctes» au niveau régional.

Un point de vue partagé officiellement par Téhéran, même si le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a dit que la conclusion de cet accord pourrait avoir des répercussions positives dans la région.
L'Occident et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil, malgré les dénégations de Téhéran.

Pour les Occidentaux, un accord doit lever toutes les inquiétudes sur la possibilité de déviation du programme vers un volet militaire. La taille du futur programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran -industrielle selon Téhéran et réduite selon les Occidentaux- ainsi que le calendrier pour la levée des sanctions internationales contre l'Iran sont les deux principaux sujets de divergences.