Algérie - Egypte : Un message fort, clair et profond

Publié par Boualem Branki le 14-11-2014, 18h15 | 49

Encore une fois, l'Algérie est sollicitée pour ramener la paix et la sécurité dans la région arabe.  La diplomatie algérienne est ainsi sollicitée pour ramener les parties en conflit en Libye à mettre de côté le langage des armes pour reprendre celui de la discussion et de la négociation pour sortir ce pays maghrébin de l'impasse politique et de la violence armée. 

C'est en quelque sorte le grand vœu des pays de la région et européen la France en tête.  C'est en outre le grand message transmis au Président Bouteflika par le chef d'état égyptien Abdelfattah Al Sissi, qui a reçu au Caire le Premier ministre Abdelmalek Sellal. 

Dans la capitale égyptienne, l'Algérie a été ainsi officiellement sollicitée par les égyptiens pour poursuivre son action de médiation pour ramener paix et sécurité en Libye. Le Premier ministre a été sur ce dossier extrêmement sollicité par les égyptiens, dont son homologue Ibrahim Mehleb. 

Car tous les experts savent que la paix et la sécurité en Egypte, comme le développement économique et social, de la région ne peuvent être garanties avec cette menace ouverte que représente la partition en Libye où règne le chaos autant politique que sécuritaire. 

L'Algérie et l'Egypte ont perçu la menace et ses conséquences sur la paix dans la région. Est-ce dès lors étonnant que le deux pays, au détour des travaux de la haute commission mixte algéro-égyptienne, soulignent leur «totale convergence de vues» sur l'impérative préservation de l'unité territoriale de la Libye et la nécessaire coordination de leurs efforts à cet égard.  

Les deux responsables ont rappelé la nécessité de «travailler de concert» pour rétablir la sécurité en Libye et veiller à la préservation de son unité territoriale.  

M. Sellal, qui a abordé avec les responsables égyptiens, dont le président Abdel-Fattah Al-Sissi et le Premier ministre, différentes questions liées au rétablissement de la sécurité dans la région, notamment dans les pays du Sahel et en Libye, a confirmé en fait que l'Algérie et l'Egypte «partagent la même vision» quant à la nécessité de rétablir la stabilité dans ces pays qui connaissent des crises multidimensionnelles, notamment le terrorisme.

Et c'est sur ce point en particulier que le Premier ministre a rappelé la vision et la philosophie de l'Algérie vis-à-vis de la menace terroriste, et, surtout, ses implications directes sur le développement et la paix sociale dans les pays touchés.  

D'autant que le Premier ministre a rappelé, dans ses entretiens avec les responsables égyptiens, la vision de l'Algérie pour qui «il ne saurait y avoir de développement durable ni de relance économique en l'absence de la paix et de la stabilité».  D'où «la nécessité d'éradiquer le terrorisme pour réaliser ces objectifs», a-t-il soutenu. 

Et, cette fois encore, l'Algérie, qui avait été durement touchée par le terrorisme, est prête, a assuré M. Sellal, à mettre son expérience dans la lutte antiterroriste dans le panier de sa coopération avec les Etats concernés, et ce à tous les niveaux. 

Une sorte de soutien aux pays touchés ou menacés par le terrorisme, et que l'Algérie reste fidèle à ses principes en matière d'entraide internationale et une coopération étroite avec les pays arabes et africains autant en matière de développement économique et social, qu'en matière de coopération et de protection mutuelle contre toutes menaces. 

Le message a été fort, clair et profond en direction du Caire: l'Algérie est incontournable dans la gestion des crises politiques, ou de gouvernance en Afrique, et elle reste un pays disposé à aider les Nations africaines à se prendre en charge, à dépasser les moments difficiles, à réunifier les rangs des pays africains, pour faire front commun contre les vrais défis des pays imposés à l'Afrique: la lutte contre la pauvreté, le sous développement, le savoir et l'éducation, sentiers de la bonne gouvernance, de la démocratie, des droits de l'homme et du développement économique et social.  

C'est cette manière de voir les choses que le Premier ministre, en application des instructions du président Bouteflika, a expliqué aux responsables égyptiens la feuille de route africaine et de lutte contre le terrorisme de l'Algérie.