Artisanat - El Tarf : les visiteurs en admiration devant des œuvres d’art réalisées à partir de matières de récupération

Publié par DK News le 18-11-2014, 17h09 | 34

Des œuvres   d’art, que d’aucuns n’ont pas hésité à qualifier de ‘‘chefs d’œuvres  ’’, réalisées par des artisans à partir de simples matières de récupération comme les restes de bois et les feuilles de palmiers nains, suscitent l’admiration des visiteurs du salon de l’artisanat organisé  à El Tarf.

La plupart des artisans en question, bien que souvent âgés, se refusent à abandonner leur activité qui requiert, soutiennent-ils, ‘‘infiniment de patience et de persévérance’’.

Seule la qualité et la beauté du produit ‘‘comptent à (mes) yeux’’ confie Khoudri Boughrara, un octogénaire originaire de la commune d’Ain Kerma où il s’occupe de sa terre et de son cheptel tout en consacrant tout son temps libre à la fabrication de divers objets de décoration en bois récupéré.

Jovial et très attachant, M. Boughrara fait du ‘‘marketing’’ en déclamant des poèmes au passage des visiteurs, les incitant à s’arrêter devant son stand pour découvrir toute la ‘‘magie ‘‘ de la nature dont des hommes de sa génération ont su tirer la quintessence tout en préservant la noblesse des matériaux utilisés.

Spatules en bois stylisées, figurines de différentes dimensions, plateaux traditionnels et bien d’autres ustensiles en bois, jadis utilisés par toutes les familles algériennes, ne sont qu’un aperçu du savoir-faire de ce vieil homme plutôt truculent.

Cet octogénaire déplore cependant le ‘‘peu d’engouement’’ des jeunes pour l’artisanat traditionnel, en dépit, dit-il, des ‘‘aides que l’Etat accorde aujourd’hui, contrairement à hier ‘‘.Sa passion remonte aux années cinquante, lorsque, encore jeune homme vigoureux, il s’évertuait à s’aventurer dans les forêts pour ramasser du bois mort au lendemain des campagnes d’élagage d’arbres.

Depuis qu’il se consacre à ce métier, M. Boughrara ne se lasse pas de proposer, à chaque fois que l’opportunité se présente, le fruit de son labeur à ses voisins, à sa famille ainsi qu’aux citoyens qu’il rencontre à l’occasion des foires artisanales.

Assis devant son stand, un autre artisan, Amor Beyas (77 ans), spécialisé dans la fabrication de chapeaux et de paniers fabriqués à partir de feuilles de palmiers nains, ne veut pas, lui non plus, lâcher une activité à laquelle il se consacre depuis son plus jeune âge.

Il parvient encore aujourd’hui, malgré une vue qui baisse, à confectionner de véritables petites merveilles en utilisant des feuilles de palmiers nains (ou palmiers doum) qu’il cueille dans les zones montagneuses de la wilaya d’El Tarf où cet arbre, appelé aussi faux doum, foisonne.

Proposés à des prix oscillant entre 200 et 500 dinars, ses produits, réalisés avec une grande précision et une parfaite maitrise, ne manquent pas de susciter l’intérêt des visiteurs qui se les arrachent.

Ces artisans et bien d’autres, rencontrés lors de l’inauguration de la première édition du salon de l’artisanat local à El Tarf, n’ont qu’un souhait : disposer d’un local adapté pour y créer un atelier et pouvoir y former des jeunes.