«Approche managériale et de terrain des problèmes de santé »

Publié par O. Larbi le 20-01-2014, 20h08 | 59

Directrice de la santé publique de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, Mme Zoughaïléche donne des éléments quantitatifs pour saisir les méthodes et les politiques de la direction qu’elle anime.

La wilaya de Bordj Bou-Arréridj compte près de 700 000 habitants, avec une densité de 162 au kilomètre carré.
Il y a 13% de femmes en âge de procréer sur les 48%. Les maladies chroniques sont en expansion : hypertension artérielle, diabète, cancers progressent malheureusement.
La transition démographique s’est manifestée par l’allongement de l’espérance de vie des Algériens.

Le malade est un partenaire 

La docteur Zoughaïléche est épidémiologie de formation, connaît parfaitement les caractéristiques et les tableaux des maladies qui touchent les Algériens. Son constat est que la prise en charge des maladies chroniques est prioritaire : c’est pourquoi, certaines polycliniques de la wilaya sont «spécialisées» en diabétologie, cardiologie et bientôt cancérologie. Elle entend par « spécialisation» le fait qu’en plus du diabétologue, il y a un ophtalmologue, un endocrinologue, un cardiologue et un psychologue pour la prise en charge du malade à chaque consultation.

Cette démarche de  terrain fait prendre des initiatives comme celle de développer l’entraide médicale entre le centre de wilaya  et la périphérie des communes : un médecin de l’hôpital peut se rendre dans une polyclinique de daïra apporter sa maîtrise, participer à des formations  de perfectionnement des collègues et paramédicaux.

Les professeurs de l’université de Constantine sont également sollicités pour des actions diverses.
On le voit, cette responsable arrive à mettre les bonnes volontés au service du malade, dans le souci de parfaire la protection médicale des populations

Il en est ainsi de la «médicalisation» des maternités en milieu rural. Entendre par là qu’un médecin est désormais présent auprès des sages-femmes, ce qui évite aux parturientes des déplacements loin de leur domicile pour accoucher. Cette wilaya qui ne connaît pas le chômage des médecins se dote de structures et de plateaux techniques qui rendent compte de l’élévation de la qualité des soins et de la prise en charge des patients dans des structures rénovées ou entièrement nouvelles. La DSP met l’accent sur la ressource humaine qui accompagne la détermination des besoins à partir des problèmes rencontrés.

La prévention
Mme Zoughaïléche est convaincue que le dépistage des maladies au niveau de l’école et le diagnostic doivent s’accompagner d’un suivi. C’est ce qui se fait sur le territoire de la wilaya puisque la plupart des élèves font l’objet d’un suivi par des médecins, ont des dossiers qui les suivent tout au long de la scolarité, avec bien entendu des soins si nécessaire. La population universitaire est le prochain objectif. La transition démographique induit que la gériatrie, la médecine de la vieillesse, est une préoccupation pour la directrice qui anticipe sur les nécessités de santé publique.

Lorsque l’administration est le fait de personnes compétentes et de qualité, elle devient un modèle d’organisation sociale évoluée.