Irak : les conditions humanitaires continuent de se détériorer (ONU)

Publié par DK News le 19-11-2014, 16h20 | 44

La secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a souligné mardi que les conditions humanitaires en Irak continuaient de se détériorer avec 5,2 millions de personnes ayant besoin d'assistance.

«Si le Programme alimentaire mondial (PAM) ne reçoit pas 85 millions de dollars dans les prochains jours, la nourriture ne pourra pas être achetée et transportée et les distributions destinées à environ 2 millions de personnes seront sérieusement perturbées en janvier», a prévenu Mme Amos lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'Irak.

Le nombre de personnes déplacées dépassent désormais 2 millions de personnes à travers le pays et ce chiffre continue d'augmenter. Rien qu'au cours des dix dernières semaines, plus de 200.000 personnes ont été forcées de fuir leur domicile à cause de la violence dans les gouvernorats d'Anbar, Ninive, Sala al Din, Kirkouk et Diyala.

En outre, il y a actuellement 3,6 millions d'Irakiens vivant dans des zones sous le contrôle de l'organisation autoproclamée «Etat islamique» (Daech) et de groupes armés affiliés. Selon Mme Amos, 2,2 millions d'entre eux ont besoin de toute urgence d'une assistance humanitaire.

«Il ne s'agit pas seulement d'une crise en Irak. Cela fait partie d'une catastrophe régionale à laquelle nous devons réagir. Les besoins humanitaires en Irak sont réels, ils sont urgents et ils augmentent chaque mois», a-t-elle ajouté. De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme,

Zeid Ra'ad Al Hussein, a rappelé les violations systématiques des droits de l'homme commises par le groupe «Etat islamique» et a estimé qu'il fallait traduire les auteurs de ces violations en justice.
Mme Amos et M. Zeid ont également souligné que si l'EI est responsable de la majorité des atrocités commises, cette organisation n'est pas la seule à en commettre.

«Des groupes armés, dont des milices affiliées au gouvernement continuent de commettre des violences contre les civils», a dit Mme Amos.Selon M. Zeid, « les crimes commis en Irak sont d'une telle ampleur et d'une telle gravité qu'ils constituent très probablement des crimes internationaux, soumis à la juridiction de la Cour pénale internationale».

«J'appelle le gouvernement à adhérer au Statut de Rome et au moins à accepter la juridiction de la CPI concernant la situation actuelle», a-t-il ajouté.M. Zeid a précisé qu'après des retards dus à des questions budgétaires, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) est désormais en mesure de déployer une mission d'établissement des faits en Irak.