La Banque du Japon (BoJ) a décidé mercredi, à l'issue d'une réunion de deux jours, de conserver en l'état son programme de rachat d'actifs et maintenu son diagnostic économique sur une «reprise modérée» malgré la rechute de l'archipel en récession au troisième trimestre.
L'institution a ainsi maintenu inchangé son programme de rachat d'actifs qui avait été étendu fin octobre. Elle avait alors décidé d'accroître la base monétaire de 80.000 milliards de yens (550 milliards d'euros) par an, contre 60 à 70.000 milliards auparavant, dans l'espoir d'atteindre au plus vite 2% d'inflation.
Sur ce dernier point la banque centrale se montre un peu plus prudente, jugeant que l'évolution des prix, actuellement autour de 1%, est encore loin de son objectif, et apparaît sur une pente ascendante, mais «dans une perspective de long terme».
Par ailleurs, le gouverneur Haruhiko Kuroda doit tenir dans l'après-midi une conférence de presse, après la décision du Premier ministre de convoquer des élections anticipées et de reporter à 2017 une deuxième hausse de la taxe sur la consommation (à 10%), suite aux remous créés par la première augmentation qui a provoqué une nette contraction de l'économie.
Le Produit intérieur brut (PIB) a ainsi chuté de 1,9% au deuxième trimestre, puis de 0,4% au troisième, selon des statistiques préliminaires publiées lundi par le gouvernement.M. Kuroda a pointé à plusieurs reprises les risques d'un éventuel ajournement de cette mesure, prévue par la loi afin d'assainir les finances publiques. Il a dit redouter «une perte de confiance dans la politique financière du pays», avec tous les dangers collatéraux que cela comporte.
Le gouverneur devra également s'expliquer sur son action, jugée par certains trop tardive, alors que l'économie montrait des signes de ralentissement depuis plusieurs mois déjà.
Création d'un organisme mondial de promotion des ventes de platine
Les grands producteurs mondiaux de platine ont créé un organisme commun pour stimuler les ventes, ont annoncé mercredi dans un communiqué conjoint six compagnies minières sud-africaines concernées.
«Anglo American Platinum, Aquarius Platinum, Impala Platinum Holdings,Lonmin, Northam Platinum et Royal Bafokent Platinum financeront le Conseil mondial de l'investissement dans le platine (WPIC) pour développer le marché du platine tout en le rendant plus accessible à une large série d'investisseurs dans le monde», selon le communiqué.
Le conseil, basé à Londres, publiera aussi une revue trimestrielle de l'offre et de la demande de platine à compter du 3 décembre.L'initiative, en discussion depuis plusieurs années, intervient dans un contexte de faiblesse des cours du platine, au plus bas depuis cinq ans, affectés notamment par la ralentissement économique chinois.
Le secteur est aussi fortement secoué depuis deux ans par la montée en puissance d'un syndicat radical, qui a mené une grève de cinq mois d'une durée sans précédent cette année, tandis que les coûts de production, notamment d'électricité, ont explosé en quelques années.
Ce métal précieux, dont l'Afrique du Sud recèle 80% des réserves estimées, est utilisé par l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques (principalement pour les voitures diesel).