Pétrole : Les pays du Golfe plus enclins à préserver leurs marchés que les prix

Publié par DK News le 20-11-2014, 16h42 | 46

L'issue de la réunion de l'Opep la semaine prochaine reste suspendue à la position des pays du Golfe, réticents à une réduction de leur production pétrolière pour enrayer la chute des prix (-30% depuis juin) sans maintien de leur part dans un marché hautement concurrentiel, estiment des analystes.

Pour l'économiste saoudien Abdulwahab Abu-Dahesh, «la bataille porte sur la préservation des parts de marché et réduire la production signifie la perte de ces parts».

«Les pays du Golfe ont plus d'intérêt à batailler pour les parts de marché et à refuser la réduction de la production. Cela poussera les prix à la baisse, mais éliminera ceux qui produisent à des coûts importants», souligne M. Abu-Dahesh.

La position de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Qatar et du Koweït, qui assurent les deux tiers des exportations de l'organisation, sera ainsi cruciale à Vienne lorsqu'il s'agira de réduire la production, selon les analystes.

Mohammed Suroor al-Sabban, ex-conseiller du ministre saoudien du Pétrole, a dit s'attendre à une reconduction de la production de l'Opep.

«La crainte de voir les non Opep augmenter la production suscite la prudence de la plupart des pays de l'Opep», relève Khaled Bodai de l'Horizon
Administrative Consultations, se disant aussi «pas optimiste sur un accord de réduction» de la production.

L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, n'a pas évoqué en tout cas une telle réduction, notent les analystes.

Une économie mondiale atone, la surproduction, l'augmentation de la production de pétrole de schiste et un dollar fort, combinés à une faible demande, ont fait baisser les prix à leur plus bas niveau en quatre ans, le baril de brent évoluant jeudi autour de 78 dollars.

La chute des revenus pétroliers commencent à affecter les producteurs Opep et non-Opep qui fondent l'essentiel de leurs budgets sur ces rentrées d'argent. Afin d'enrayer la chute des prix, le Venezuela a appelé à une réunion Opep/non-Opep et s'est associé à l'Equateur pour demander une réduction de la production.

L'Opep produit un peu moins de 31 mbj, soit un mbj de plus que son plafond. Selon des analystes, une réduction de 1 à 1,5 mbj pourrait enrayer la chute des prix sans inverser la tendance.