conférence de Genève II s’ouvrira demain : L'avenir de la Syrie se decidera t-il sur fond de divergences ?

Publié par DK News le 21-01-2014, 16h19 | 28

La Conférence internationale sur la Syrie dite Genève II,   destinée à trouver une solution politique à près de trois ans de guerre, doit s'ouvrir  mercredi à Montreux (Suisse) sur fond de divergences entre les protagonistes de la crise   concernant l'avenir du pays. 

 Prévue à partir du 22 janvier, la conférence de Genève II doit réunir  les délégations du gouvernement syrien et de l'opposition dans un climat d'opposition  des perceptions des uns et des autres sur des questions de fond, principalement  celle de la transition politique en se referant aux principes de la conférence  du 30 juin 2012, dite Genève I. 

Les Etats membres du Groupe d'action sur la Syrie, réunis le 30 juin  2012 à Genève, s'étaient mis d'accord sur le principe d'un processus de transition  politique dirigé par les Syriens, mais sans se prononcer sur l'avenir politique  du président syrien Bachar Al-Assad.  «L'organe du gouvernement transitoire exercera les pouvoirs exécutifs. 

Il pourra inclure des membres du gouvernement actuel et de l'opposition et d'autres  groupes et doit être formé sur base d'un consentement», avait alors indiqué  l'ancien émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan.   L'opposition syrienne, qui se divise de plus en plus, a mis comme «condition  préalable» le départ du président al Assad. 

 Le président de la Coalition de l'opposition Ahmad Jarba a affirmé que  les discussions prévues à Genève avaient «comme unique but de satisfaire les  demandes de la révolution (...) et avant tout de retirer au boucher (al Assad,  NDLR) tous ses pouvoirs». Pour sa part, le président syrien a dénié toute représentativité à l'opposition  de l'extérieur dans la période de transition, estimant qu'elle était «fabriquée»  par les services de renseignements  étrangers.

 Il a souligné que la première priorité de la Conférence de Genève II,  doit être «la lutte contre le terrorisme», tout en affirmant qu'il y avait de  «fortes chances» qu'il soit candidat à un nouveau mandat en juin.  «Je considère que rien n'empêche que je me porte candidat (...) et si  l'opinion le souhaite, je n'hésiterai pas une seconde à le faire. Bref, on peut  dire qu'il y a de fortes chances que je me porte candidat», a-t-il déclaré. 
 
L'Iran écarté de Genève II 

Lundi soir, l'hôte de la conférence qui s'ouvre mercredi à Montreux,  le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a dû se rétracter et retirer  l'invitation de dernière minute qu'il avait adressée à l'Iran, devant les protestations  des Occidentaux et la menace de la délégation de l'opposition syrienne de boycotter  la réunion, et justifiant cette décision par le refus iranien de soutenir un  gouvernement de transition en Syrie. 

L'Iran a regretté mardi que l'ONU ait retiré «sous la pression» son  invitation à Genève II. «Nous regrettons que le secrétaire général Ban Ki-moon  ait retiré son invitation sous la pression», a déclaré son chef de la diplomatie  Mohammad Javad Zarif.  «Tout le monde sait que sans l'Iran, les chances (de parvenir à) une  vraie solution en Syrie ne sont pas si grandes», a souligné le vice-ministre  des Affaires étrangères Abbas Araghchi.  «Il est clair qu'une solution globale à la question syrienne ne pourra  être trouvée si toutes les parties influentes ne sont pas impliquées dans le  processus», a-t-il ajouté. 

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, qui souhaitent le départ  du président Bachar al-Assad, avaient tous trois fait d'un soutien iranien à  une transition démocratique une condition sine qua non de sa présence en Suisse.  Pour sa part, la Russie a qualifié la décision du retrait de l'invitation  faite à l'Iran pour faire part à Genève II «d'une erreur». 

«Nous avons toujours  souligné que tous les acteurs extérieurs devaient  être représentés», a signalé  le chef de la diplomatie russe Sergueï  Lavrov. M. Lavrov a critiqué les explications données par M. Ban pour son revirement,  disant que «quand le Secrétaire général de l'ONU a dit qu'il était contraint d'annuler  son invitation à l'Iran parce que l'Iran ne partage pas les principes du règlement  inscrits dans le communiqué de Genève I, c'est à mon avis une phrase assez retorse».  «Ceux qui ont exigé que l'on annule l'invitation de l'Iran sont ceux  qui affirment que la mise en oeuvre du communiqué de Genève doit aboutir à  un changement de régime» en Syrie, a déclaré le ministre russe, soulignant que   «c'est une interprétation malhonnête de ce dont nous avons convenu à  Genève en juin 2012». 

Les Etats-Unis ont, quand à eux, salué la décision de Ban Ki-moon de  retirer son invitation à l'Iran à Genève II.  Par ailleurs sur le terrain, l'armée syrienne regagne de plus en plus  de contrôle des régions prises par les rebelles, tandis que l'opposition souffre  d'une division sans précédant dans ses rangs, principalement depuis le début  de l'année en cours, quant des combats continuaient a faire rage entre les rebelles  et les éléments de l'Etat islamique de l'Irak et de Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda).  Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, plus de 1.100 personnes  ont été tuées dans ces combats dans les provinces du nord du pays.