Université- zaouïas : Les confréries soufies et l’unification des algériens autour de l’option de la lutte armée contre le colonialisme

Publié par DK News le 28-11-2014, 15h59 | 119

Les participants au 3ème colloque sur "le rôle des Chouyoukh de zaouïas dans les résistances populaires, le mouvement national et la lutte armée", tenue jeudi à El-Oued, ont mis en exergue la contribution des confréries soufies à l’unification des algériens autour de l’option de la lutte armée contre le colonialisme.

Dans sa communication "Allégeance à l’Emir Abdelkader, ses portées et significations", Dr. Ali Anabziya, du département d’Histoire de l’université d’El-Oued, a mis en relief le grand rôle assumé par le père spirituel de la confrérie Kadiria en Algérie, l’Emir Abdelkader, après sa Moubayaâ (allégeance), dans l’unification des tribus et adeptes des confréries soufies autour des questions communes du pays, notamment celle liée à la lutte armée contre le colonialisme français.

"Les zaouïas ont, outre leur mission spirituelle et religieuse, constitué aussi un référent sur les questions afférentes au destin et à l’avenir du pays, ainsi qu’à la défense et la préservation de l’unité nationale et les richesses du pays, grâce aux procédés d’enseignement adoptées et reposant sur l’ancrage de l’amour de la patrie et des valeurs et préceptes de l’Islam’’, a soutenu le conférencier.

M. Anabziya a, lors de cette conférence coïncidant avec l’anniversaire de l’Allégeance (Moubayaâ) à l’Emir Abdelkader, le 27 novembre 1832, mis en avant le concept du "commandement" auprès des adeptes des confréries soufies, basé sur le "dévouement" au cheikh de la confrérie soufie, qui a donné ses fruits en incitant les adeptes à opter pour le choix de la lutte armée contre le colonialisme.

Pour illustrer cette signification de l’allégeance, l’orateur a indiqué que ‘‘l’Etat de l’Emir Abdelkader, au double référent religieux et patriotique de la Tariqa Kadiria, constitue le véritable socle de l’Etat algérien moderne’’.

M. Achouri Kamoune, enseignant au département d’Histoire à l’université d’El-Oued, a, dans un exposé intitulé ‘‘rôle de la confrérie Kadiria dans le mouvement national’’’, réfuté certaines études historiques avancées sur la résistance de l’Emir Abdelkader, défendant que ‘‘la résistance ne s’était pas faite au nom de la confrérie Kadiria, mais au nom du peuple algérien, avec la participation de toutes les zaouïas ayant répondu favorablement à l’appel à la résistance lancée par l’Emir Abdelkader.

Evoquant la contribution militante des adeptes de la confrérie Kadiria aux évènements du mouvement national, l’intervenant a cité, à titre illustratif, les adeptes de la région Oued Souf, en l’occurrence Si El Hachemi Cherif, fondateur au niveau local de la zaouïa Kadiria à El Oued, contraint à l’exil, en raison de ses positions hostiles à l’occupation française.

La secrétaire générale de la fondation ‘‘Emir Abdelkader’’, Mme. Zhour Boutaleb, a, de son côté, fait l’éloge du rôle prépondérant de l’Emir dans l’ancrage de la pensée de la résistance en Algérie, notamment la lutte armée en tant qu’unique moyen pour l’expulsion du colonialisme français.

Placé sous le thème de ‘‘la Zaouïa Kadiria, à 60 ans et Révolution éternelle’’, ce colloque, qu’a abrité l’université ‘‘Hamma Lakhdar’’ à El-Oued, a été riche en communications et exposés animés par un aréopage d’historiens et de chercheurs s’intéressant au mouvement national.

Mettant à profit cette rencontre, les participants, notamment des adeptes de la confrérie, se sont recueillis, dans la commune d’El-Bayadha (6 km au Sud d’El-Oued), au mausolée du fondateur de la zaouïa Kadiria d’El-Oued, Sidi Hachemi Cherif.

Initiée par le califat général de la confrérie Kadiriya en Algérie et en Afrique, dont le siège se trouve dans la commune de Rouissat, wilaya d’Ouargla, au titre de la commémoration du 60ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, la rencontre a été organisée en deux volets.

Le premier, à caractère religieux, a été animé mercredi soir par des invités nationaux et étrangers au niveau du siège de la zaouïa à El-Bayadha et le second, à caractère académique, tenu jeudi à l’université d’El Oued.