Nord-est du Nigeria : des explosions et des tirs secouent Damaturu

Publié par DK News le 01-12-2014, 14h56 | 31

Des explosions et des coups de feu ont secoué lundi matin la ville de Damaturu, dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué des témoins.

Les détonations ont réveillé tout un quartier de la capitale de la province de Yobe vers 04H45 (heure locale, 03H45 GMT), selon l'un des habitants du quartier, Umar Sada. «Les hommes armés sont venus en grand nombre. Ils ont incendié les locaux de la police et se dirigent maintenant vers les quartiers résidentiels», a déclaré M. Sada.

«Nous avons quitté nos maisons. Nous sommes maintenant dans la brousse. Nous ne savons pas ce qui va se passer», a-t-il ajouté.Un autre habitant, un responsable gouvernemental, a raconté que «c'est le chaos dans toute la ville». «Tout ce que j'entends de chez moi, ce sont des explosions et des coups de feu. Je n'ai pas pu me rendre à la prière du matin parce que ça a commencé avant l'aube et j'ai peur de sortir», a-t-il dit.

Un double attentat suicide, suivi d'une fusillade, a tué au moins 120 personnes à la grande mosquée de Kano, principale ville du Nord nigérian, vendredi en pleine prière. L'attaque a été attribuée au groupe Boko Haram.

Les insurgés, qui conduisent une insurrection de plus en plus violente depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria, ont déjà mené des attaques à l'aube et déjà ciblé Damaturu auparavant.Le 18 juin, au moins 21 supporters de football avaient trouvé la mort après l'explosion d'une bombe alors qu'ils suivaient un match dans un lieu public.

Boko Haram avait revendiqué une opération sur Damaturu le 24 octobre, au cours de laquelle quatre bâtiments de la police avaient été attaqués à l'aide d'armes à feu et d'explosifs. Les affrontements avaient duré des heures entre insurgés et forces de l'ordre.Trente personnes, apparemment tous des soldats, avaient été tuées.

Yobe est l'un des trois Etats du Nord-Est les plus affectés par l'insurrection, et où était en vigueur l'état d'urgence depuis mai 2013. En novembre, le président Goodluck Jonathan a demandé une prolongation de cette mesure, mais le délai a expiré faute de soutien au Parlement.