Le président du Conseil national de l’ordre des médecins, le Dr Bekkat-Berkani Mohamed, l’invité hier du Forum de DK News : Une feuille de route et des assises de la santé

Publié par Said Abjaoui le 22-01-2014, 19h33 | 222

« La santé en Algérie, perspectives et avenir ». La santé selon une approche globale qui ne met pas en relation exclusivement le malade et son médecin. C’est le thème de la conférence-débat animée par le président du conseil de l’Ordre des médecins, le Dr  Bekkat-Berkani Mohamed, au siège du forum du quotidien DK NEWS.

Le droit à la santé, une santé définie globalement et placée dans un environnement dont toutes composantes auront pour finalité de concourir à la garantie que ce droit soit consacré. Le droit à la santé inclut le droit à la nutrition équilibrée, à l’eau potable, à la médecine, à l’accès aux médicaments.
Le droit à l’accès aux médicaments ?

Le droit à la permanente présence des médicaments, avec un encouragement à la production locale. En conséquence, c’est la production locale qui devrait bénéficier de la suppression de la TVA et pas l’importation.

Pour le docteur Bekkat, le constat est fait. Les pouvoirs publics ont mis beaucoup de moyens dans la santé, beaucoup d’argent, ce qui n’explique pas qu’il y a contradiction avec les résultats. Beaucoup d’argent, donc normalement meilleure santé et plus grande rentabilité. Il est certain que le médicament deviendra de plus en plus cher, notamment celui qui est dépensé dans les soins du cancer qui est la maladie du siècle avec 40 000 nouveaux cas de cancer par an.

Si on tente une comparaison internationale, on trouve que chez nous, 6% du PIB est consacré à la santé, la Jordanie dépense pour la santé 9% du PIB, La Turquie dépense 6,7% du PIB, le Liban un peu plus de 8%. La France dépense 12% du PIB.

L’ambition de l’Algérie est de réussir à adopter le modèle français. Les Etats-Unis ont dernièrement, et uniquement dernièrement, introduit chez eux le modèle qui consiste à assurer la protection sociale à 60 millions d’américains qui n’en bénéficiaient. C’est une révolution pour les américains alors que pour l’Algérie, 99,90% des travailleurs et de leurs familles sont des assurés sociaux. 

Le ministère de la Santé prend en charge comme étant de ses missions la réforme de la santé publique qui a vu le nombre de médecins augmenter avec celui des populations dans un contexte de transition pathologique et d’émergence de maladies nouvelles.

Les Algériens mangent mieux aujourd’hui, mais ils mangent mal, avec pour implication l’obésité qui commence à proliférer en même temps qu’apparaissent des maladies inhérentes aux grandes concentrations des populations et à l’augmentation de l’espérance de vie de 75 ans pour les hommes et 81 ans pour les femmes.  

Il faudrait une feuille de route et s’y conformer en établissant des assises de la politique de santé en direction des populations précises. Les assises de la santé doivent être animées par des médecins et auxquelles auront à participer  des associations de la société, celles des malades, l’administration multiple, etc., et auront à répondre aux questions «quoi et comment faire ?», «quel hôpital» pour Alger, qui compte 3 millions d’habitants, quelle administration également quand on observe que le personnel encadrement ne change pas reproduisant l’échec ou l’insuffisance. 

Les lois sont «ultra vieilles» et induisent des contradictions. La tendance est à l’écoute des grandes déclarations des pays étrangers alors que les modèles ne sont pas superposables, d’où les inévitables erreurs . Les rapports sont transmis au gouvernement qui les examine en conseil de gouvernement consacré à la santé.

Concernant les dépenses du secteur public relatives à la santé (n’oublions pas que nous sommes des cotisants) il faudrait rendre le secteur public prépondérant et sortir du curatif en investissent dans la prévention. Prévenir le cancer est beaucoup moins coûtant que de le traiter une fois qu’il a métastasé. Le coût de la santé est l’amélioration de celle-ci sont au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. 

Il est urgent de former un personnel infirmier à affecter aux urgences et renforcer la démocratie dans la santé à savoir l’accès aux soins des malades. Il faudrait également moderniser les comportements en médecine et s’élever contre le charlatanisme. Aux Etats-Unis,  l’agence médicale interdit toute méthode médicale qui ne correspond pas à la médecine enseignée dans les facultés de médecine.
Le Dr Bekkat met en contradiction la langue enseignée dans les lycées et la langue enseignée dans les facultés de médecine et affirme qu’il s’agit de littérature.

Les étudiants n’ont pas été préparés à la langue française alors que nos lycées peuvent s’en tirer en allant en France pour étudier en passant d’abord par un stage de formation à cette langue en trois mois seulement.

Le deuxième volet concerne la prévention. Question sanitaire puisque le paludisme s’est constitué sur une eau usée et transmis par un moustique. Il faudrait mettre fin aux importations de bonbons édulcorés de Turquie, éviter les fast-food…