Selon l’Organisation internationale du Travail : Stagnation des salaires dans les économies développées

Publié par DK News le 05-12-2014, 16h59 | 36

Les salaires ont stagné dans les pays développés et décéléré au niveau mondial en raison d'un net ralentissement de la croissance, pesant sur les performances économiques globales, a indiqué vendredi l'Organisation internationale du Travail (OIT).

Avec une croissance de 0,2% l'an dernier, contre 0,1% en 2012, les salaires moyens réels, tenant compte de l'inflation, des économies développées ne rattrapent pas leur niveau d'avant 2007, note l'OIT dans son rapport biennal. L'Espagne, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni voient même leurs salaires moyens inférieurs à ceux de 2007.

Cette stagnation globale des salaires explique le net ralentissement de ces économies, analyse l'OIT. «Tout cela a pesé sur les performances économiques globales, conduisant à une reprise économique molle dans la plupart de ces économies et à un risque accru de déflation dans la zone Euro», explique Sandra Polaski, directrice générale adjointe de l'OIT.

Au niveau mondial, la croissance des salaires a ainsi décéléré par rapport à 2012, atteignant 2%, contre près de 3% six ans auparavant. Ce chiffre est porté principalement par les économies émergentes et en développement, avec toutefois de fortes disparités entre ces pays.

Si les salaires ont augmenté en 2013 de 6% en Asie et de 5,8% en Europe orientale et en Asie centrale, cette augmentation se limite à 0,8% en Amérique latine et dans les Caraïbes. Au Moyen-Orient, les salaires ont progressé de 3,9% mais seulement de 0,9% en Afrique.

«Au cours des dix dernières années, on observe une lente convergence des salaires moyens des pays émergents et en développement avec ceux des économies développées, mais les salaires des économies développées restent en moyenne trois fois plus élevés que dans la catégorie des économies émergentes et en développement», souligne Kristen Sobeck, économiste à l'OIT et l'une des auteurs du rapport.

L'organisation onusienne relève également l'écart grandissant entre la productivité du travail, toujours en hausse, et sa redistribution salariale. Cette tendance signifie que les travailleurs et leur famille n'obtiennent qu'une plus petite part de la croissance économique tandis que les propriétaires de capitaux en bénéficient davantage. L'OIT souligne aussi la persistance des inégalités salariales entre les hommes et les femmes.