Sous la conduite des présidents Bouteflika et Hollande - Algérie-France :Des relations apaisées et un avenir serein

Publié par Boualem Branki le 06-12-2014, 18h32 | 49

Que de progrès réalisés dans le long chemin de la construction d'une vraie relation d'amitié apaisée, entre l'Algérie et la France, à l'issue de la tenue de la seconde session du comité intergouvernemental de haut niveau.

Et que de problèmes, hier insolubles, ont été aplanis aujourd'hui par la volonté des deux chefs d'Etat d'aller vite, bien et loin dans l'édification d'une nouvelle coopération entre les deux pays. Pour une autre manière de cultiver les relations entre les Algériens et les Français, entre les deux communautés, entre le destin de deux entités qui ont un passé commun. Sans toutefois mettre de côté ni oublier l’Histoire.

C'est dans cette perspective et pour mettre à plat tous les litiges politiques nés de la présence française en Algérie que les deux gouvernements, sous la conduite de leurs présidents respectifs, ont décidé de faire table rase de ces difficultés pour construire un avenir plus réaliste, plus réalisable, sur la base de l'apurement de certains dossiers sensibles.

Il en est ainsi de celui des essais nucléaires français dans le Sud algérien, notamment à Reggane, où l'armée française avait procédé à des essais sur des Algériens, des êtres humains que la colonisation avait pris pour cobayes.

A cet effet, et pour répondre à une demande algérienne vieille de plusieurs dizaines d'années, la France a enfin reconnu ce fait «colonial», puisqu'elle a déjà reconnu les effets de ses essais nucléaires sur les populations des atolls de Mururoa, en Polynésie française, mais pas en Algérie dans les années 1961.

Aujourd'hui, et grâce à la diplomatie agissante du Président Bouteflika, c'est chose faite, la France a indirectement reconnu les essais nucléaires dans le Sahara. L'aboutissement d'une longue et patiente bataille.

Dans le communiqué conjoint rendu public à l'issue des travaux de cette session, il est ainsi annoncé la réunion d'un comité mixte chargé d'examiner ce dossier, dont l'indemnisation des victimes algériennes de ces essais nucléaires.

L'Algérie et la France «sont convenues que le groupe de travail mixte pour échanger sur les conditions de présentation des dossiers d'indemnisation par les victimes algériennes des essais nucléaires français au Sahara ou leur ayants droit, se réunira avant la fin du premier trimestre 2015», précise ce texte qui représente une avancée extraordinaire dans l'assainissement de l'ensemble des litiges entre l'Algérie et la Franc et se rapportant en particulier à la période coloniale.

Cela ne pouvait aller, par ailleurs, sans une coopération entre les ministères de la Défense français et des Moudjahidine pour déterminer les lieux où sont enterrés des Martyrs de la Révolution, ainsi que «la localisation des sépultures de disparus algériens et français de la guerre d'Indépendance».

C'est important, c'est extrêmement positif pour que l'Algérie, encore traumatisée par la violence de l'armée française, 60 ans après le déclenchement de la guerre d'Indépendance, puisse enfin vivre pleinement sa vie de Nation libre, développée, et surtout respectée par l'ancienne puissance coloniale. Pour les nations civilisées, le geste des deux pays est fort, et symbolise les ambitions de leurs jeunes générations d'aller de l'avant, sans pour autant laisser de côté «le devoir de mémoire».

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait, à bon escient d'ailleurs, relevé, avec son homologue français, l'excellence des relations entre les deux pays, et l'impérative nécessité de les améliorer davantage à l'avenir.