
Le journal lemonde.fr est revenu sur cet épisode judicaire de l’affaire Fergusson qui a vu le procureur Robert McCulloch jeter la pierre dans le jardin de des réseaux sociaux, Twitter en particulier.
En effet, pour faire face aux critiques véhémentes qui ont suivi sa décision d’acquitter le policier blanc qui a tué le jeune noir Michael Brown, l’été dernier, il avance cet argument :
« Le plus grand défi que nous avons rencontré pendant cette enquête est né du cycle de l'information en continu, et de son appétit insatiable pour avoir toujours quelque chose à dire, (...) suivi de près par les rumeurs incessantes diffusées sur les réseaux sociaux ».
Le site du quotidien français reprend quelques unes des réactions très nombreuses à dénoncer cette attitude ; ainsi celle d’un journaliste qui crie sa colère de voir que « le procureur accuse maintenant Twitter, mais pas la personne qui portait l'arme ».
Un internaute révolté constate, avec amertume que sans l’existence de Twitter, le procureur « aurait essayé de convaincre le monde que nous n'existions pas », tandis qu’un autre s’explique la charge contre les réseaux sociaux par le fait que le procureur n’était plus en mesure de « dissimuler [sa] longue histoire de mensonges ».
Facebook, un havre de liberté d’expression ?
C’est une affaire digne d’intérêt pour la liberté de la presse aux Etats Unis qui est actuellement entre les mains de la Cour Suprême américaine appelée à dire si des menaces de mort proférées sur internet sont susceptibles de bénéficier de la protection du premier amendement qui garantis la liberté d’expression.
Ce sont des propos menaçant publiés sur le réseau social Facebook par un jeune homme dépité après avoir été abandonné par sa femme qui la menace en des termes cruels.
Entre la position du gouvernement Obama qui assimile cela à une menace caractérisée, susceptible de poursuite et la défense du jeune homme qui plaide la liberté d’expression sans aucune intention de passer à l’acte, la Cour suprême devra faire un juste choix, même si des connaisseurs.
Ne sont pas loin de penser comme le souligne William Marshall, professeur de droit à l’université de Caroline du Nord (Usa), sur le site canadien www.lapresse.ca que la Cour « est dans de bonnes dispositions pour protéger le Premier amendement et la liberté d’expression dans les médias modernes et la culture populaire ».