Il n’y a pas de mots pour dire le patriotisme et l’esprit de sacrifice de Zighoud Youcef

Publié par DK News le 10-12-2014, 18h36 | 525

Intervenant à l’ouverture du 9ème colloque international sur l’histoire de la Révolution, organisé à Skikda, le moudjahid Amar Benaouda a estimé qu’’’il n’y a pas de mots pour dire le patriotisme et l’esprit de sacrifice du chahid Zighoud Youcef’’.

Au cours de cette rencontre consacrée, cette année, à ‘‘Zighoud Youcef et la lutte de libération nationale’’, M. Benaouda a souligné que ce martyr se distinguait par des ‘‘qualités rares’’.

Il était ‘‘éveillé, intelligent, doté d’une bonne expérience militaire, le tout allié à une bonté qui lui valait l’estime de tous les djounouds’’, a affirmé ce moudjahid. Amar Benaouda, très ému lors de sa prise de parole, a évoqué sa première rencontre avec Zighoud Youcef, en 1948, au cours d’une séance d’entraînement sur les explosifs au domicile de Mostefa Benboulaïd, en présence de Larbi Ben M’hidi, Mohamed Boudiaf, Didouche Mourad et Aissa Boukerma.

Le moudjahid, se souvenant que le courant était ‘‘passé naturellement’’, a ajouté avoir revu Zighoud une deuxième fois, en 1950, dans la prison d’Annaba d’où ils devaient s’évader tous deux pour se réfugier dans les Aurès, avec d’autres clandestins, jusqu’au déclenchement de la Révolution.

M. Benaouda devait ensuite évoquer la réunion historique des ‘‘22’’,  période durant laquelle Zighoud Youcef souffrait d’un ulcère qui nécessitait de lui trouver des médicaments et de le soigner dans les conditions difficiles de la clandestinité.

Les ennuis de santé de Zighoud Youcef (il souffrait aussi d’une affection à l’£il droit) ne l’avaient nullement détourné de son activisme militant inlassable, a souligné le même témoin.

Lors de la réunion des ‘‘22’’, la position de Zighoud Youcef était des plus fermes : il s’est clairement rangé du côté de la souveraineté du peuple et appelé au rejet de l’asservissement, selon son compagnon d’armes qui a affirmé que le chahid s’était prononcé pour une direction de la Révolution ‘‘collégiale’’. Zighoud aura ensuite à prendre seul une décision qui marquera profondément l’histoire de la Révolution algérienne.

Il avait en effet réussi l’exploit ‘‘aussi inattendu qu’extraordinaire’’, de desserrer l’étau qui menaçait d’étouffer l’armée de libération nationale et les combattants héroïques de l’Aurès, en décidant du soulèvement du 20 août 1955, accompli en plein jour, à midi pile, dans plusieurs points de la wilaya II historique’’.

Le colonel Benaouda qui évoqué ‘‘la portée maghrébine et internationale de l’insurrection du 20 août 1955’’, a considéré que cet événement ‘‘marquait le début de l’indépendance de l’Algérie’’. L’image la plus connue du colonel Zighoud Youcef le représente, pour la postérité, coiffé d’un chapeau de brousse.

Il s’agissait, a expliqué Amar Benaouda, du chapeau d’un prisonnier qui fut bien traité par les maquisards de l’ALN. Mort dans un accrochage à El Hamri, dans la commune de Sidi Mezghiche (Skikda), le chahid Zighoud Youcef était, dans sa famille, exemplaire par son affection et l’amour qu’il portait aux siens. Il tomba d’ailleurs au champ d’honneur alors qu’il était en route pour aller voir sa fille unique Chama, alors âgée de huit ans.

Cette dernière, présente dans la salle, s’est dite ‘‘fière d’être la fille de celui qui s’est sacrifié pour que vive l’Algérie indépendante’’. Chama a été honorée par le colonel Benaouda au cours de cette rencontre, en présence de M. Ali Kouadria, recteur de l’université du 20 août 1955.

Le colloque prévu pour deux jours, prévoit plusieurs communications d’universitaires d’Algérie, de France, d’Angleterre et de Tunisie. Les communications porteront notamment sur la planification et l’impact du soulèvement du 20 août 1955, le congrès de la Soummam, le tout illustré par des témoignages des compagnons d’armes.