Le colonialisme voulait réduire au silence les mosquées

Publié par DK News le 12-12-2014, 16h42 | 51

Le colonialisme, conscient de l’apport des mosquées dans le mouvement nationaliste, s’est de tout temps employé à les réduire au silence, a-t-on souligné, jeudi à Jijel, lors d’une conférence consacrée au rôle des mosquées durant la période coloniale.

De 108 mosquées recensées à Alger en 1830, il n’en restait plus que 8 en 1960, à la veille de l’indépendance nationale, a déclaré le directeur de wilaya des affaires religieuses, Messaoud Bouledjouidja, à l’ouverture de cette rencontre organisée au centre culturel islamique Ahmed-Hamani.

Ces chiffres sont "édifiants quant à la pression exercée par les autorités coloniales pour bâillonner ces lieux de culte qui ont contribué, en plus de leur fonction religieuse et sociale, à forger l’esprit nationaliste des Algériens", a ajouté ce responsable.

L’administration coloniale, s’entêtant à acculturer l’Algérien pour le dépersonnaliser, s’est évertuée à transformer de nombreux sanctuaires musulmans en bergeries ou en terrains de jeux, a également affirmé M. Bouledjouidja, avant de rappeler, citant la mosquée El Aqsa en Palestine occupée, que les lieux du culte musulman ont constitué, partout dans les pays musulmans, "le point de départ de la résistance".

Au cours de cette conférence qui a réuni des imams et de nombreux étudiants, les participants ont rappelé le rôle et la contribution de trois anciennes mosquées de la wilaya de Jijel, en l’occurrence celles de Jijel, de Taher et d’El Milia qui furent des "creusets" pour le mouvement nationaliste dans la région.

Les conférenciers qui se sont succédé à la tribune ont notamment évoqué les noms d’illustres cheikhs qui ont présidé aux destinées de ces lieux de culte et chaleureusement salué les travaux d’extension qui leur permettent d’accueillir davantage de fidèles.

Ainsi, pour le cas de la mosquée Mohamed-Tahar Sahli, édifiée en 1875 sur 160 m2 et qui n’accueillait que 300 personnes, a vu sa capacité passer à 3.000 fidèles, en 1989 après des travaux de modernisation, a-t-on souligné.

Cette rencontre était organisée à l’occasion de la célébration du 54ème anniversaire des manifestations populaires du 11 décembre 1960 et en prolongement de la commémoration du 60ème anniversaire du déclenchement de la Révolution.