Braconnage: La vente en ligne a accentué le trafic d'animaux sauvages

Publié par DK News le 12-12-2014, 17h17 | 42

La vente en ligne a permis à des activités criminelles traditionnelles d'atteindre une ampleur inégalée dans le trafic d'animaux sauvages qui rapporte près de 15 milliards d'euros par an à des réseaux criminels, déplore le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) dans un rapport.

Au terme d'une enquête menée début 2014 sur 280 sites de vente en ligne dans 16 pays, l'ONG a trouvé «un total de 33.006 spécimens, parties du corps et produits dérivés d'espèces menacées» proposés à la vente dans quelque 9.500 annonces, pour une valeur estimée à quelque 7,8 millions d'euros.

Selon ce rapport, 54% des annonces concernaient des animaux vivants et 46% des parties d'animaux ou des produits dérivés. «L'ivoire, les reptiles et les oiseaux étaient les articles les plus souvent vendus» et «l'ivoire authentique ou présumé représentait presqu'un tiers des annonces et les reptiles un quart des articles mis en vente».

Lutter contre le trafic d'animaux sauvages, qui rapporte près de 15 milliards d'euros par an à des réseaux criminels, est plus compliqué avec le «grand supermarché» d'internet qui s'ajoute aux circuits traditionnels, soulignent des experts dans le rapport, qui dresse un sombre tableau du «commerce d'espèces sauvages sur Internet». Réunis en séminaire jeudi à Paris, ils ont alerté sur le niveau sans précédent atteint par le braconnage des espèces menacées. «Internet, c'est un grand supermarché ouvert sept jours sur sept», a relevé la directrice du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) pour la France et l'Afrique francophone, Céline Sissler-Bienvenu.

La vente en ligne des espèces sauvages «est un marché émergent, pas encore bien maîtrisé», a-t-elle ajouté. On trouve notamment sur la Toile «des oiseaux et des reptiles pour alimenter la demande en nouveaux animaux de compagnie».

Cette cybercriminalité se conjugue aux circuits traditionnels des bandes organisées qui déciment notamment éléphants et rhinocéros dont les cornes sont particulièrement prisées en Asie où on leur prête des vertus miraculeuses. Le trafic de cornes de rhinocéros a été multiplié par 30 entre 2000 et 2013, a affirmé Mme Sissler-Bienvenu.

«En 2013, plus de 2.000 cornes de  rhinocéros sont entrées dans le trafic en provenance de l'Afrique. Ca représente 30 fois plus qu'en 2000». «C'est un trafic qui est extrêmement bien organisé et qui est pour l'instant hors de contrôle. Comme l'ivoire, comme les produits dérivés du tigre, ce sont des réseaux très biens organisés qui ont une grande adaptation à tous les changements, qui trouvent des itinéraires de contrebande», a-t-elle ajouté.

Le massacre des rhinocéros, dont la corne se vend plus cher que l'or ou le platine selon l'IFAW, est impitoyable: le Mozambique, par exemple, «a perdu ses 13 derniers rhinocéros en 2013». Et «un éléphant est braconné pour son ivoire toutes les 15 minutes» dans le monde.