Sécheresse en Amérique centrale : l'ONU alarmée par une crise humanitaire «rampante»

Publié par DKnews le 12-12-2014, 17h46 | 20

La sécheresse prolongée qui sévit en Amérique centrale depuis plusieurs mois se transforme en «crise humanitaire rampante» avec près de deux millions et demi de personnes touchées par l'insécurité alimentaire, s'est alarmée vendredi l'agence onusienne chargée de l'urgence humanitaire (OCHA).

En conséquence, près d'un ménage sur quatre souffrirait de malnutrition «modérée ou sévère», particulièrement les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, dans l'est du Guatemala, selon une analyse conjointe du gouvernement, d'ONG et de l'ONU.

«La plupart des personnes touchées sont de petits agriculteurs, des ouvriers agricoles et des familles à faible revenu. Au Honduras et au Guatemala, jusqu'à 75% des cultures de maïs et de haricots ont été perdus et des milliers de bovins sont morts», a averti le porte-parole d'OCHA, Jens Laerke à l'ONU à Genève.

Selon lui, «dans les prochains mois, l'insécurité alimentaire devrait s'aggraver car les familles épuisent leurs stocks de nourriture».

Le gouvernement guatémaltèque a décrété en août l'état d'urgence dans 16 de ses 22 provinces en raison de la sécheresse qui touchait en octobre déjà plus de 30.000 familles qui avaient épuisé leurs stocks alimentaires. «Ces familles sont aujourd'hui dans une profonde détresse», selon l'agence onusienne.

Au Honduras, l'état d'urgence a aussi été récemment décrété dans les régions de l'ouest du pays où près de 20.000 enfants souffriraient de malnutrition en raison de la sécheresse.

Le ministre de l'Environnement du Salvador a pour sa part déclaré que le pays était confronté à la pire sécheresse depuis plus de 35 ans avec plus de 80% des fermiers dans l'est du pays qui avaient perdu toutes leurs récoltes.

Pour répondre à cette crise environnementale et sociale, le Honduras demande plus de 13 millions de dollars d'aide internationale et le Guatemala 17 millions. Le Salvador évalue encore ses propres besoins, d'après l'OCHA.