Présidentielle 2014 - Alors que les appels se multiplient pour demander au Président de briguer un nouveau mandat : Bouteflika maintient le suspense

Publié par Boualem Branki le 24-01-2014, 18h41 | 116

La prochaine élection présidentielle commence progressivement à prendre de la vitesse et de la hauteur grâce à la mise en place par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, des commissions en charge de ce scrutin.

Après la commission de supervision es élections, c’est la commission de surveillance de ce scrutin qui a été installée en fin de semaine, mettant en place progressivement tous les rouages constitutionnels devant prendre en charge et organiser dans les meilleures conditions cette élection présidentielle, prévue le 17 avril prochain.

C’est dire toute la volonté des pouvoirs publics de garantir les meilleurs atouts organisationnels pour les différents candidats, qui seraient actuellement de plus de 400 postulants à la magistrature suprême, alors que les partis politiques se préparent à entrer dans la course électorale. Bien sûr, dans le monde politique algérien, il n’y a d’yeux que pour le Président Bouteflika, dont l’annonce officielle de la candidature est attendue avec beaucoup d’impatience.

Certes, le SG du FLN, Amar Saâdani, a déclaré en fin de semaine que le Président Bouteflika est candidat à cette élection, ce qui a contribué à donner plusieurs lectures à cette déclaration. D’autant que le chef de l’Etat a été à maintes reprises sollicité pour annoncer sa candidature et qu’un comité de soutien a été même pis en place. Un quatrième mandat du Président est même très envisagé par le microcosme politique algérien, dont les arguments sont simples :

la poursuite du programme de développement entamé par M. Bouteflika, assurer la sécurité du pays, renforcer la paix civile et approfondir la réconciliation nationale. Des arguments difficilement démontables, alors même que sur le plan économique le bilan de trois mandats présidentiels de M. Bouteflika est globalement satisfaisant. D’abord il a réussit à dissiper la crise économique en 2008 qui avait fait vaciller les grandes économies mondiales au point où l’Algérie est redevenue une terre d’investissements étrangers, ensuite il a pu replacer le marché algérien sur la route des grands groupes internationaux.

Des résultats économiques enfin qui ont permis au pays de soutenir la formidable demande du plan de charge d’un boulimique troisième plan quinquennal de développement (2010-2014). Le fait est que ce programme ait été entamé avec un montant de 286 milliards de dollars à un moment où les cours du brut étaient positifs pour les pays producteurs, prouve, s’il en est, la solidité des grands agrégats économiques de l’Algérie.

Cette embellie économique, même si sur le plan social des «manques à gagner» ont été enregistrés, notamment sur la difficulté du gouvernement à suivre la courbe ascendante de la demande sur le logement et la hausse de l’inflation conséquemment à la hausse des salaires, donne ainsi de la profondeur aux réformes engagées par le Président Bouteflika. 

Enfin, sur le plan politique, bonne gouvernance, réconciliation nationale et paix civile riment aujourd’hui avec le grand retour de la diplomatie algérienne, devenue incontournable dans les grandes médiations dans le monde.

Dès lors, cette élection présidentielle 2014 revêt une profondeur importante pour tous ceux qui ont travaillé durant ces dernières années pour que l’Algérie soit de nouveau un gant africain. Pour autant, si des candidats de grande notoriété politique ont déjà avancé leur pion, le Président Bouteflika, en fin politicien, maintient le suspense sur sa candidature. Attendons.