Publicité sur internet : Quel avenir pour les programmes de blocage ?

Publié par Par Samy Yacine le 14-12-2014, 15h57 | 38

Ils sont de plus en plus nombreux les internautes recourant aux programmes de blocage des publicités sur internet ; soit un marché naissant qui peut avoir  de bonnes perspectives mais doit  surtout compter  avec  le mécontentement  des grandes sociétés de l’internet  dont les réactions  commencent déjà à se manifester.

Parmi les grands enjeux de l’économie du réseau internet, la publicité constitue un moteur fondamental qui assure le modèle économique des petites start up autant que des grandes multinationales. Son développement sur le réseau internet ne fait pas que des heureux, notamment les  utilisateurs confrontés aux expositions à la publicité comme prix de l’accès au réseau et à certains services.

Cela se fait de façon souvent ‘’intrusive’’, géant même parfois le déroulement des contenus et la libre navigation de l’utilisateur. Un souci que des petites sociétés ont pris en compte pour proposer de nouveaux programmes informatiques dédiés au blocage des publicités et à garantir une navigation anonyme sans traçage de l’historique et des habitudes de navigation.

D’après le site du journal belge, www.lalibre.be qui croit savoir que   « Près de 145 millions de personnes, à travers le monde possèdent un module permettant de bloquer les annonces digitales les plus intrusives », Ce marché est nette progression  en raison de certains atouts non négligeables que le site du journal belge résume ainsi :

« les modules sont gratuits pour l’internaute, capables d’esquiver à la fois certains types de messages et toute possibilité de traçage de la navigation, ils sont personnalisables selon votre tolérance aux annonces et de plus en plus souvent intégrés à des anti-virus. »

Parmi les en vue, le populaire  Adblock Plus vit actuellement un réel succès après avoir été mis en route en 2006 sur le navigateur Firefox. Sur le site de la société fondatrice, est affiché l’objectif recherché par ce programme dont le but, lit-on  est de « changer le monde de la publicité en ligne.

Un projet d’envergure, qui demande beaucoup plus d’investissement en temps et en énergie qu’un simple hobby personnel. » Soumis à de nombreuses critiques sur son fonctionnement et ses véritables finalités, les responsables de ce programme ont entamé une action de communication pour expliquer, comme le fait le  PDG d'Eyeo GmbH, éditeur de ce programme, cité par le site zdnet.fr que leur ambition " n'est pas de tuer la publicité. Nous voulons l'améliorer, et soutenir les petits sites.

" M    algré les appréhensions, le programme connait un succès, confirmé par un rapport de PageFair start-up irlandaise farouchement opposée au programme    Adblock, qui admet, selon le site http://rue89.nouvelobs.com que « le recours à ces bloqueurs de pub aurait augmenté de 69% au cours des douze derniers mois, pour atteindre 144 millions d’utilisateurs dans le monde. »

Devant les vives critiques, les bloqueurs de publicité expliquent que leur travail vise essentiellement à « bloquer les publicités trop intrusives pour laisser la place aux pubs plus qualitatives », comme l’affirme  la société Eyeo, qui compte plus d’une trentaine d’employés, et actuellement cible d’une  riposte des éditeurs allemands gênés par le blocage des publicités.

Avec sa fameuse ‘’liste blanche’’, la société assure que son programme ne perturbe nullement la navigation et le déroulement des contenus et de l’information. Bien plus,  elle décline sur son site les conditions  nécessaires, à ses yeux, d’une ‘’publicité acceptable ‘’, ainsi résumées sur le site de rue89.nouvelobs.com : des publicités uniquement statiques, sans animation, ne gênant pas le déroulement des contenus. Sur les espaces textuels de navigation, la publicité ne doit pas perturber le flux de lecture.

Mais à bien regarder le modèle économique de ces programme, des questions viennent à l’esprit pour savoir par exemple,  si, effectivement,  comme le rapporte le site lalibre.be, les « géants comme Google et Amazon ont ainsi choisi de payer Adblock Plus pour ne plus être tracassés par son module de blocage. »

Dès lors, ce site  a raison de croire que finalement  « c’est l’internaute qui se retrouve dans une position pour le moins paradoxale : il pense éviter les pubs, mais il n’esquive en réalité que celles qui n’ont pas négocié leur forfait "liste blanche" avec les gestionnaires de modules d’ad blocking (qui s’enrichissent au passage grâce à ces mêmes annonces digitales...). »

Au-delà, le problème soulevé par ce marché  a trait au modèle économique de l’internet qui ne peut sa passer de publicité. Il pointe également l’épineuse problématique de l’équilibre à trouver entre l’offre publicitaire et les attentes des internautes, un peu enclin à admettre des défilements publicitaires mais beaucoup moins les procédés de profilage  qui les sous tendent.