Selon une étude : A Alger, les handicapés sont insérés dans leur communauté en dépit des problèmes

Publié par DK News le 14-12-2014, 18h12 | 21

Les handicapés rencontrent toujours des difficultés d’adaptation dans la capitale (Alger), même si ces personnes «sont bien insérées dans leur communauté et sont généralement bien acceptées par la société», indique une étude consacrée à cette frange de la population présentée dimanche à Alger.

L’étude intitulée «L’inclusion sociale des personnes en situation de handicap dans la wilaya d’Alger» a été présentée lors d’un séminaire organisé par la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH) en présence de chercheurs du Canada et du Portugal, qui l’ont initiée, ainsi que l'ONG Handicap International.

Cette étude vise à comprendre les conditions de vie des personnes en situation de handicap entre 15 et 45 ans, ont indiqué Léo Goupil-Barbier, chef de projet régional de Handicap international, et Marcia Rioux, chercheuse à l’université de York (Canada).

La présidente de la FAPH, Atika El Mamri, a indiqué à l’APS que cette étude se penche notamment sur l’insertion économique des 20.000 personnes handicapée recensées à Alger en cherchant à identifier notamment les difficultés d’accès à la formation et à l’emploi.

Selon elle, c'est la première fois qu’»on a une enquête réalisée sur la base d'une méthodologie innovante élaborée par des chercheurs de l’université de York au Canada».Elle a ajouté que «cette méthodologie se base sur l’enquête au coeur de laquelle se trouvent les personnes handicapées».

Pour elle, il s’agit également de savoir ''comment les personnes vivent leur handicap et quels sont les comportements envers eux et quel est l’impact du dispositif de l’Etat'' pour leur inclusion sociale. Paula Compos Pinto, chercheuse à l’université de Lisbonne (Portugal) a souligné de son côté que les chercheurs algériens ont participé à cette enquête, qui s’est déroulée dans des conditions difficiles à cause de la rareté des ressources.

La chercheuse a ajouté que cette étude élaborée après un travail de deux ans, de 2013 à 2014, et basée sur 285 questionnaires et 48 interviews, n’est qu’une étape dans l’amélioration des conditions sociales des personnes handicapées.

L’étude souligne que «la plupart des interviewés habitent dans une maison +de style arabe+ ou une villa individuelle» dont 75% disposent d’un téléphone portable et 30% de connexion internet.

Forte proportion de handicapés célibataires

L’étude révèle aussi que 89,9% des personnes en situation de handicap interrogées étaient célibataires au moment de l’enquête, 8,8% mariées, 0,7% veuves et un même pourcentage (0,7%) divorcées. En ce qui concerne le niveau d’éducation, 55% a terminé le cycle primaire, 12% ont connu une formation secondaire et le même pourcentage a suivi des études universitaires. 21% des interviewés n’ont aucun niveau d’éducation formelle.

L'étude relève par ailleurs que 74% des interviewés disposent d’un revenu mensuel égale ou inférieur à 4000 dinars par mois, soit la valeur actuelle de la pension pour handicapés, «qui s’approche du niveau de pauvreté absolue».Ce revenu est loin du salaire net mensuel moyen de 36.100 DA, ajoute l’enquête selon laquelle «l’absence d’éducation accroît encore plus le risque d’exclusion».

Une grande concentration des personnes sans occupation ou au chômage a été trouvée chez les personnes avec un polyhandicap (74%), et 85% du total des interviewés utilisent la carte de handicapé «notamment pour des raisons économiques» comme la réduction et la gratuité des transports, les aides financières et le paiement des frais médicaux.

Il est même constaté «des barrières importantes à l’inclusion sociale dans tous les domaines» car cette population est vulnérable au plan économique notamment dans le marché du travail.Ces conditions contribuent à ''l’isolement et à la ségrégation'' des personnes handicapées, selon l’étude qui ajoute que de nombreuses conditions ne sont pas satisfaites pour parler «d’une effective inclusion sociale dans la wilaya d’Alger».

L’étude recommande l’adoption d’un plan d'accessibilité et ''un mécanisme de soutien à l’autonomie'' par l’amélioration de la disponibilité des moyens de transport adaptés et la création d’un système de guides ou d’assistants personnels (pour personnes handicapées).