Dialogue intermalien : Paris souhaite un accord de paix en janvier, soutient la médiation algérienne

Publié par DKnews le 14-12-2014, 19h25 | 46

La France souhaite que les pourparlers de paix inter maliens, menés sous la médiation de l'Algérie, aboutissent en janvier, a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans des interviews à RFI/TV5-Monde dimanche et à l'hebdomadaire Jeune Afrique à paraître lundi.

M. Le Drian a indiqué que «la perspective c'est janvier, avec la pression nécessaire pour que ça aboutisse. Pas uniquement en terme politique. Il y a aussi une dimension économique, un développement nécessaire du nord-Mali», a-t-il souligné.

«Il faut que la feuille de route (négociée ces derniers mois) soit validée» en janvier à Alger, a-t-il dit. «Cela implique qu'aux négociations d'Alger, les groupes armés signataires soient représentés par leurs plus hauts responsables. Idem du côté de Bamako. Tout le monde doit comprendre que l'heure de vérité approche», a insisté M. Le Drian dans cet entretien cité par l'AFP.

«Nous soutenons la médiation algérienne et souhaitons que d'un côté comme de l'autre on fasse les avancées nécessaires pour qu'enfin, après des années d'incompréhension, voire de combats, ce pays puisse retrouver la sérénité globale et que les groupes armés signataires puissent entrer dans le processus démocratique de la République du Mali», a-t-il précisé.

La médiation dans le dialogue inter malien menée par l'Algérie comprend, outre l'ONU-Minusma, l'UA, la Cédéao, l'UE, l'OCI, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad.

La 4ème phase du dialogue inclusif entre le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali s'était achevée le 27 décembre à Alger. Les parties maliennes engagées dans ces négociations avaient accepté en octobre dernier «comme une base solide» un document de négociation, soumis par l'équipe de la médiation, comportant des éléments d'un accord de paix.

«Une feuille de route» et «une déclaration de cessation des hostilités» avaient été signées en juillet dernier au terme de la phase initiale des pourparlers, en vue de préparer les conditions nécessaires pour l'émergence d'une solution globale et négociée du problème des régions nord du Mali.

Outre les représentants du gouvernement malien, les six mouvements signataires des deux documents sont le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).

Par ailleurs, évoquant l'activité terroriste dans la région, le ministre français de la Défense a souligné que «le sud libyen est devenu le lieu de récupération, la station-service, le lieu de repos, de réorganisation, d'entraînement d'un certain nombre de groupes terroristes». «Beaucoup d'acteurs sont là. La chasse aux terroristes (dans la région) mène toujours aux frontières de la Libye. Ce pays est dans le chaos», a-t-il ajouté sur RFI.

Mais la solution dans ce pays (la Libye) «sera d'abord politique», a-t-il insisté, une allusion à la crise qui secoue la Libye avec deux gouvernements et deux parlements rivaux. «Ensuite, elle se traduira par une nécessaire pacification de l'ensemble de la Libye», a-t-il dit.

La France déploie dans la région du Sahel une force militaire appelée Barkhane, dotée de 3.000 hommes. Elle est en train d'installer une base avancée tout près de la frontière libyenne, dans le nord du Niger.