Sur l’aire d’arrivée des centaines de personnes et de chauffeurs, de receveurs et bagagistes s’affairent et échangent des propos sur la longueur du voyage, la fatigue et prennent des nouvelles de ceux qui les attendent. Une nuée de « taxieurs » proposent leurs services, à des prix exorbitants, presque aussi élevés que ce qui a été payé pour venir du bout du monde.
Le stationnement des autocars est très éphémère, puisque dès la descente des voyageurs et le règlement des contestations quand il y en a, chaque équipage se rend au siège de l’entreprise de transport qui l’emploie pour les rapports, la remise de la recette et ... un repos bien mérité en attendant la nouvelle étape.
Toute l’Algérie s’y retrouve
C’est la particularité de la gare d’Alger : on y vient de tous les points du territoire ; on la quitte pour tous les villages du pays. Aussi, entend-on tous les accents et toutes les langues parlées en Algérie.
Devant les guichets ordonnés par zones : centre, est, ouest, sud, les clients, les passagers en partance retirent leur billet de voyage et dans l’attente de l’heure du départ, prennent du repos sur les bancs qui jouxtent les commerces, les fast Food et « les restaurants ». Ceux-ci, ainsi que les magasins de fruits et les débits de tabac et de recharge de téléphone mobile sont sur la droite, tandis que l’accès aux quais de départ est sur la gauche.
A l’entrée, sur la droite, un poste de police, un cabinet médical et, assure-t-on, un véhicule pour l’évacuation des personnes malades vers les hôpitaux qui sont nombreux alentour. Les policiers et les agents de la gare routière sont disponibles pour toute information ou renseignement. Selon eux, la gare est entièrement sécurisée et aucun incident notable ne s’y passe. Même quand les flux sont très importants comme lors des congés annuels et des fêtes.
Dans ce sas qui réunit pendant quelques heures ceux qui voyagent, tous les âges se côtoient : le vieillard et le nourrisson qui se réfugie dans les bras de sa mère, les adultes qui paraissent porter toute la fatigue du monde, les jeunes hommes et les jeunes filles qui, avec des gestes précis et secs, règlent sans perte de temps tous les détails pour un voyage sans encombre.
Prestataires
Les compagnies de voyageurs sont nombreuses sur le site ; elles ont leur bureau au premier étage. C’’est là qu’on peut récupérer un colis envoyé par des amis, parents ou relations d’affaires : le service est gratuit et accompagné d’un sourire fraternel.
A ce niveau, les compagnies de téléphonie mobile proposent leurs produits, y compris la3G.
Entre deux zones, il existe un espace qui permet d’avoir une vue sur les autocars qui chargent voyageurs et marchandises, colis. Il y a sur le rebord de la fenêtre qui permet de voir ces activités, des cages d’oiseaux déposées là par des jeunes du quartier : des chardonnerets de Guelma chantent avec ceux de Maghnia et d’Oued Romane.
UNT
Union nationale des transporteurs est une organisation qui y a son siège. Ce n’est pas la seule organisation syndicale des opérateurs du transport de voyageurs et de marchandises : L’UGTA, l’ONTA sont des concurrents et des partenaires. L’UGTA est plus représentée au sein des taxis. Il y a plus de 250 000 transporteurs privés en Algérie. Ils revendiquent un rôle de service public, mal apprécié, selon eux.
« Pourquoi nous assujettir à une TVA de 17%, alors que les entreprises du secteur public ne participent qu’à 7% et sont soutenues par les deniers de l’Etat ?
Pourquoi, obliger les directeurs des transports des wilayas à donner des autorisations de transport des voyageurs, alors que la ligne est saturée ?
Pour quoi les avoir menacés de licenciement, s’ils contrevenaient à cet oukase ? »
Pour autant, es membres de l’UNT, souhaitent à Amar Ghoul, le tout nouveau ministre des transports une réussite dans ce qu’il entreprendra et souhaitent partagés avec les autorités au plus haut niveau une vision stratégique des transports qui allient la satisfaction du voyageur, le bénéficiaire des services du camionneur et l’économie nationale de façon générale.